© Xavier Cantat.
Même si le titre original a été conservé dans la langue native de l'auteur, le suédois, rassurez-vous, toute la pièce est jouée en français (traduction de Marianne Ségol-Samoy et Karin Serres, Éditions Espaces 34). Mais l'ambiance des pays nordiques est pourtant bien présente. Une nostalgie, un fatalisme qui se veut optimiste et surtout une temporalité différente se dégage de ce texte qui se déroule dans une petite communauté et se base sur un tout petit fait divers pour nous parler du présent.
Une communauté où tout le monde se côtoie à défaut de se connaître. Il y a les vieux, les jeunes, les représentants de l'institution censés se préoccuper des citoyens : un pasteur, un médecin, un employé des pompes funèbres. À croire que l'auteur a décidé de nous montrer un panel représentatif d'une communauté classique. Et en effet, tous personnages sont absolument ordinaires. Les vieux s'ennuient, sont nostalgiques et sont atteints de maladies définitives, les jeunes s'ennuient, s'aiment, se trompent et rêvent d'un avenir ailleurs, les autres fonctionnent en fonction de leurs fonctions. Ce qui fait l'originalité de cette pièce, c'est la construction faite de brèves scénettes qui s'entrecroisent dans un espace indéterminé, mais surtout l'agitation vaine et impuissante qui habite tous les protagonistes.
Il y a bien un fil conducteur, une histoire, un fait divers qui relie ces personnages. Une balle perdue destinée à se débarrasser d'un rival finit par tuer un chien. L'auteur Rasmus Lindberg, encore méconnu en France, construit sa pièce sans révéler d'ordre chronologique mais, au contraire, en faisant des zooms successifs sur différents lieux et sur les personnages qui seront tous concernés à un titre ou à une autre par ce fait divers. Mais, encore une fois, la force du propos ne se situe pas vraiment dans cette histoire même si la sensation d'un puzzle en désordre qui en ressort donne une juste image du fond de cette pièce.
Une communauté où tout le monde se côtoie à défaut de se connaître. Il y a les vieux, les jeunes, les représentants de l'institution censés se préoccuper des citoyens : un pasteur, un médecin, un employé des pompes funèbres. À croire que l'auteur a décidé de nous montrer un panel représentatif d'une communauté classique. Et en effet, tous personnages sont absolument ordinaires. Les vieux s'ennuient, sont nostalgiques et sont atteints de maladies définitives, les jeunes s'ennuient, s'aiment, se trompent et rêvent d'un avenir ailleurs, les autres fonctionnent en fonction de leurs fonctions. Ce qui fait l'originalité de cette pièce, c'est la construction faite de brèves scénettes qui s'entrecroisent dans un espace indéterminé, mais surtout l'agitation vaine et impuissante qui habite tous les protagonistes.
Il y a bien un fil conducteur, une histoire, un fait divers qui relie ces personnages. Une balle perdue destinée à se débarrasser d'un rival finit par tuer un chien. L'auteur Rasmus Lindberg, encore méconnu en France, construit sa pièce sans révéler d'ordre chronologique mais, au contraire, en faisant des zooms successifs sur différents lieux et sur les personnages qui seront tous concernés à un titre ou à une autre par ce fait divers. Mais, encore une fois, la force du propos ne se situe pas vraiment dans cette histoire même si la sensation d'un puzzle en désordre qui en ressort donne une juste image du fond de cette pièce.
© Xavier Cantat.
Dans cette communauté règne surtout un sens absolu de l'individualisme. Chacun n'est préoccupé que de lui-même, de ses propres soucis. Et dans cet univers ainsi segmenté, c'est alors le fait de vivre au présent qui semble totalement impossible. Toutes les rencontres, toutes les interactions aboutissent soit à une absence d'empathie et de compassion, soit à une méprise. Comme si tous ces gens n'étaient capables que d'être ailleurs que dans le présent, dans leurs pensées, dans leurs propres histoires. Il apparaît même tout au long de la pièce un personnage étrange, une femme, qui semble assister à tout, un personnage qui se révèle ne pas avoir de place dans la pièce, elle aussi, ailleurs qu'ici.
La mise en scène de Pascale Daniel-Lacombe a trouvé une manière ingénieuse de rebondir d'un lieu à un autre en inventant un système de grand plateau (un peu comme un plateau de jeu de société, de jeu de rôles) sur lequel les différents éléments scéniques avancent ou reculent guidés dans des rails. Un dispositif surmonté d'un pont coulissant qui lui aussi s'avance ou recule et permet de jouer d'autres scènes, nocturnes. Tout cela ajoute un côté ludique et décalé par rapport à la réalité. La pièce apparaît finalement uniquement comme un jeu, un escape game sans issue et les personnages qui la composent… désespérément tragique ou comique au vu de leurs difficultés à vivre face à la fatalité.
La mise en scène de Pascale Daniel-Lacombe a trouvé une manière ingénieuse de rebondir d'un lieu à un autre en inventant un système de grand plateau (un peu comme un plateau de jeu de société, de jeu de rôles) sur lequel les différents éléments scéniques avancent ou reculent guidés dans des rails. Un dispositif surmonté d'un pont coulissant qui lui aussi s'avance ou recule et permet de jouer d'autres scènes, nocturnes. Tout cela ajoute un côté ludique et décalé par rapport à la réalité. La pièce apparaît finalement uniquement comme un jeu, un escape game sans issue et les personnages qui la composent… désespérément tragique ou comique au vu de leurs difficultés à vivre face à la fatalité.
"Dan Då Dan Dog (Le jour où le jour est mort)"
© Xavier Cantat.
Texte : Rasmus Lindberg, Éditions Espaces 34.
Adaptation d'après "Le mardi ou Morty est mort".
Traduction : Marianne Ségol-Samoy et Karin Serres.
Mise en scène : Pascale Daniel-Lacombe.
Assistante à la mise en scène : Juliet Darremont-Marsaud.
Dramaturgie : Marianne Ségol-Samoy.
Avec : Mathilde Viseux, Elsa Moulineau, Mathilde Panis, Étienne Kimes, Ludovic Shoendoerffer, Jean-Baptiste Szezot, Étienne Bories.
Scénographie : Philippe Casaban, Éric Charbeau, Pascale Daniel-Lacombe.
Création lumière : Thierry Fratissier, assisté de Manon Vergotte.
Création sonore : Clément-Marie Mathieu.
Composition musicale : Pascal Gaigne.
Soutien chorégraphique : Compagnie Ex Nihilo, Jean-Antoine Bigot, Anne Le Batard.
Création Costumes : Béatrice Ferron.
Fabrication décor : Les ateliers du Théâtre de l'Union - Limoges.
Équipe de création accessoires scénographiques : Jérémie Hazael-Massieux, Clément-Marie Mathieu, Annie Onchalo, Laurent Boulé, Laurent Patard, Karlito Bouet-Levandoski, Étienne Kime.
Tout public à partir de 12 ans.
Durée : 1 h 30.
A été représenté les 25 et 26 janvier 2023, au Centre d'Animation de Beaulieu, dans le cadre des Rencontres d'hiver proposées par Le Méta - CDN Poitiers Nouvelle-Aquitaine.
Tournée
Du 6 au 9 mars 2024 : Théâtre de L'Union - CDN, Limoges (87).
Du 13 au 16 mars 2024 : Le Préau - CDN, Vire (14).
Adaptation d'après "Le mardi ou Morty est mort".
Traduction : Marianne Ségol-Samoy et Karin Serres.
Mise en scène : Pascale Daniel-Lacombe.
Assistante à la mise en scène : Juliet Darremont-Marsaud.
Dramaturgie : Marianne Ségol-Samoy.
Avec : Mathilde Viseux, Elsa Moulineau, Mathilde Panis, Étienne Kimes, Ludovic Shoendoerffer, Jean-Baptiste Szezot, Étienne Bories.
Scénographie : Philippe Casaban, Éric Charbeau, Pascale Daniel-Lacombe.
Création lumière : Thierry Fratissier, assisté de Manon Vergotte.
Création sonore : Clément-Marie Mathieu.
Composition musicale : Pascal Gaigne.
Soutien chorégraphique : Compagnie Ex Nihilo, Jean-Antoine Bigot, Anne Le Batard.
Création Costumes : Béatrice Ferron.
Fabrication décor : Les ateliers du Théâtre de l'Union - Limoges.
Équipe de création accessoires scénographiques : Jérémie Hazael-Massieux, Clément-Marie Mathieu, Annie Onchalo, Laurent Boulé, Laurent Patard, Karlito Bouet-Levandoski, Étienne Kime.
Tout public à partir de 12 ans.
Durée : 1 h 30.
A été représenté les 25 et 26 janvier 2023, au Centre d'Animation de Beaulieu, dans le cadre des Rencontres d'hiver proposées par Le Méta - CDN Poitiers Nouvelle-Aquitaine.
Tournée
Du 6 au 9 mars 2024 : Théâtre de L'Union - CDN, Limoges (87).
Du 13 au 16 mars 2024 : Le Préau - CDN, Vire (14).