Comme toujours chez Feydeau, l’intrigue n’est jamais bien complexe : histoires à tiroirs de maris volages où les femmes s’avèrent bien plus malignes que leurs benêts de maris. Pontagnac (Sébastien Rajon) a la réputation d’un héros de basse-cour qui se glorifie de ses conquêtes. C’est sans vergogne qu’il jette son dévolu sur la belle Lucienne (Vahid Abay), pourtant mariée à Vatelin et déjà convoitée par Rédillon. Les femmes bafouées, quant à elles, promettent de livrer leur honneur à ces coqs si leur mari venait à les tromper vraiment. Courses effrénées des uns, quiproquos des autres, maîtresse hystérique et cocotte empanachée, tous les poncifs du genre sont là et l’on se gausse de bon cœur de ces "dindons" englués dans leur farce.
On l’aura compris, pour ceux qui ne connaissent pas encore l’intrigue, cette comédie ne manque pas de couleurs. D’ailleurs, la mise en scène de Vica Zagréba démarre plutôt bien : huit musiciens aux tonalités tziganes font leur apparition au milieu d’un public encore en train de boire et de manger. Les spectateurs sont agréablement accueillis par une musique entraînante. Nous sourions à cette jolie initiative qui rappelle l’esprit troubadour du Festival. L’introduction est pleine de promesse.
Et si on lisait l'article en musique ?
On l’aura compris, pour ceux qui ne connaissent pas encore l’intrigue, cette comédie ne manque pas de couleurs. D’ailleurs, la mise en scène de Vica Zagréba démarre plutôt bien : huit musiciens aux tonalités tziganes font leur apparition au milieu d’un public encore en train de boire et de manger. Les spectateurs sont agréablement accueillis par une musique entraînante. Nous sourions à cette jolie initiative qui rappelle l’esprit troubadour du Festival. L’introduction est pleine de promesse.
Et si on lisait l'article en musique ?
De même, l’entrée fracassante (dans un caddie) du premier personnage ne manque pas de piquant et fait déjà le régal du public. Feydeau a besoin de rythme, le mouvement doit être incessant. Vica Zagreba l’a bien compris et la troupe réussit à insuffler une certaine dynamique grâce à une scénographie très colorée : dans le fond de la scène, on retrouve nos musiciens assis et jouant aux cartes. Ils ponctueront à l’aide de leurs instruments les moments clés de l’histoire. A l’avant, côté cour et côté jardin : les portes, point de passage incontournable chez Feydeau. Au milieu, un salon, modulable et transformable en chambre d’hôtel (au gré des différents changements de lieux). Le décor n’a rien d’exceptionnel, mais avec le peu de moyens offerts par le Festival Premiers Pas (une large estrade sous chapiteau), la metteuse en scène est arrivée à recréer une réelle atmosphère.
Les intentions sont louables, pas de doute. Mais ce qui aurait pu apparaître par touches (la coloration tzigane) finit par ensuite interférer sur le jeu des comédiens et donner du non sens au texte et à la construction des personnages. Un exemple parmi d’autres : on ne comprend pas pourquoi certains sont habillés à la mode tzigane et d’autres non. Quant aux musiciens, ils n’accompagnent pas assez le jeu des comédiens. Si à deux ou trois reprises, les interventions en musique sont heureuses (notamment le combat de coqs dansé entre Rédillon et Pontagnac), le reste ne convainc pas. Le ton est gai et sympathique, certes, mais Lucienne Vatelin (pour ne citer que ce personnage), dans le jeu qu'elle déploie, est loin de ressembler à une gitane, ou même à une Carmencita. Parti pris qui n'a pas été assez poussé ou coloration qui ne fonctionne pas tout à fait avec les personnages de départ ? Une chose de sûre, tout cela manque d'évidence et de fluidité.
Nous étions venus à la première, il est donc très possible que depuis, le jeu soit mieux calé, le texte complètement digéré et que les comédiens aient fini par s’écouter les uns les autres. Mais lorsque des répliques sont placées trop tôt, la gestuelle pas assez étudiée, l’ensemble devient confus et cacophonique. Erreurs que le rythme et l'exigence du texte ne pardonnent pas ! Le soufflé retombe alors bien vite.
Le résultat ? Inégal. Un Sébastien Rajon en partie décevant (qui s’empêtre dans les apartés) et une Vahid Abay pas assez à l’écoute de ses partenaires. Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir trouvés excellents par ailleurs (voir la critique de Pierre et Jean). En revanche, quelques belles surprises, comme celle de Laure Portier, dans le rôle de la maîtresse anglaise égocentrique et nymphomane. Elle est drôle et ridicule à souhait, son jeu dénote largement.
Ici, entre musiciens et comédiens, ils sont dix-sept artistes sur le plateau. Le travail est donc ambitieux et même si nous n’avons pas été entièrement convaincus par ce spectacle, aussi imparfait soit-il, nous avons eu beaucoup de plaisir à partager cet air de troupe qu’offre le Festival Premiers Pas.
Les intentions sont louables, pas de doute. Mais ce qui aurait pu apparaître par touches (la coloration tzigane) finit par ensuite interférer sur le jeu des comédiens et donner du non sens au texte et à la construction des personnages. Un exemple parmi d’autres : on ne comprend pas pourquoi certains sont habillés à la mode tzigane et d’autres non. Quant aux musiciens, ils n’accompagnent pas assez le jeu des comédiens. Si à deux ou trois reprises, les interventions en musique sont heureuses (notamment le combat de coqs dansé entre Rédillon et Pontagnac), le reste ne convainc pas. Le ton est gai et sympathique, certes, mais Lucienne Vatelin (pour ne citer que ce personnage), dans le jeu qu'elle déploie, est loin de ressembler à une gitane, ou même à une Carmencita. Parti pris qui n'a pas été assez poussé ou coloration qui ne fonctionne pas tout à fait avec les personnages de départ ? Une chose de sûre, tout cela manque d'évidence et de fluidité.
Nous étions venus à la première, il est donc très possible que depuis, le jeu soit mieux calé, le texte complètement digéré et que les comédiens aient fini par s’écouter les uns les autres. Mais lorsque des répliques sont placées trop tôt, la gestuelle pas assez étudiée, l’ensemble devient confus et cacophonique. Erreurs que le rythme et l'exigence du texte ne pardonnent pas ! Le soufflé retombe alors bien vite.
Le résultat ? Inégal. Un Sébastien Rajon en partie décevant (qui s’empêtre dans les apartés) et une Vahid Abay pas assez à l’écoute de ses partenaires. Pourtant, ce n’est pas faute de les avoir trouvés excellents par ailleurs (voir la critique de Pierre et Jean). En revanche, quelques belles surprises, comme celle de Laure Portier, dans le rôle de la maîtresse anglaise égocentrique et nymphomane. Elle est drôle et ridicule à souhait, son jeu dénote largement.
Ici, entre musiciens et comédiens, ils sont dix-sept artistes sur le plateau. Le travail est donc ambitieux et même si nous n’avons pas été entièrement convaincus par ce spectacle, aussi imparfait soit-il, nous avons eu beaucoup de plaisir à partager cet air de troupe qu’offre le Festival Premiers Pas.
"L’histoire du Dindon, d’après "le Dindon" de Georges Feydeau"
(Vu le 22/05/2011)
Texte : Georges Feydeau.
Mise en scène : Vica Zagreba, Hélène Lebartier.
Avec : Vahid Abay, Jean Barlerin, Léonard Cortona, Perrine Dauger, Aurélia Decker, Céline Hilbich, Laure Portier, Sébastien Rajon, Clément Vieu.
Les musiciens : Steeve Barre, Fabien Bucher, Romane Claudel Ferragui, Marine Goldwaser, Aline Haelberg, Stélios Lazarou, Bruno Luna Kisic, Élodie Messmer.
Scénographie : Alice Gervaise, France Trebucq.
Costumes : Laurrence Barrès.
Lumières : Jérémy Riou.
Graphisme : Lucille Botti.
Du 22 mai au 25 juin 2011.
Prochaines dates :
- Jeudi 16 juin 2011 à 21 h.
- Dimanche 19 juin à 20 h 30.
- Mardi 21 juin à 20 h 30.
- Mercredi 22 à juin 20 h 30.
- Jeudi 23 juin à 21 h.
- samedi 25 juin à 21 h.
Festival Premiers Pas.
Du 6 mai au 26 juin 2011.
http://www.premiers-pas.fr/
Réservations : 01 43 74 24 08.
Texte : Georges Feydeau.
Mise en scène : Vica Zagreba, Hélène Lebartier.
Avec : Vahid Abay, Jean Barlerin, Léonard Cortona, Perrine Dauger, Aurélia Decker, Céline Hilbich, Laure Portier, Sébastien Rajon, Clément Vieu.
Les musiciens : Steeve Barre, Fabien Bucher, Romane Claudel Ferragui, Marine Goldwaser, Aline Haelberg, Stélios Lazarou, Bruno Luna Kisic, Élodie Messmer.
Scénographie : Alice Gervaise, France Trebucq.
Costumes : Laurrence Barrès.
Lumières : Jérémy Riou.
Graphisme : Lucille Botti.
Du 22 mai au 25 juin 2011.
Prochaines dates :
- Jeudi 16 juin 2011 à 21 h.
- Dimanche 19 juin à 20 h 30.
- Mardi 21 juin à 20 h 30.
- Mercredi 22 à juin 20 h 30.
- Jeudi 23 juin à 21 h.
- samedi 25 juin à 21 h.
Festival Premiers Pas.
Du 6 mai au 26 juin 2011.
http://www.premiers-pas.fr/
Réservations : 01 43 74 24 08.