© Phile Deprez.
Sur le plateau arpenté en tous sens comme un échiquier "hors normes", les pas n'ont de cesse d'affirmer le tempo de la détermination sans faille de cet irrésistible "corps à corps" avec l'oppression. Les lignes au sol se croisent, s'entrecoupent, divergent, convergent, dans un entrelacs à donner le vertige. Les corps qui les parcourent s'effleurent sans jamais se heurter, complices de concert d'une même cérémonie millimétrée portée par les notes au pouvoir hypnotique du concerto pour clavecin d'Henryk Górecki.
Toutes les figures à opposer à la machinerie répressive sont explorées à l'envi, comme le ferait un entomologiste de l'Homo sapiens soucieux de répertorier les déplacements inventifs de colonies d'insectes humains mus par l'instinct de survie. De l'immobilité, traduisant la pause face à l'impensable à évaluer, à la mise en mouvements pluriels, une énergie vitale circule démultipliant par la force du groupe les ressources de résistance enfouies en chacun et chacune. En effet, si le mouvement d'ensemble est porté par le groupe solidaire, son interprétation est le fruit d'une liberté d'exécution assumée par chaque participant.
Toutes les figures à opposer à la machinerie répressive sont explorées à l'envi, comme le ferait un entomologiste de l'Homo sapiens soucieux de répertorier les déplacements inventifs de colonies d'insectes humains mus par l'instinct de survie. De l'immobilité, traduisant la pause face à l'impensable à évaluer, à la mise en mouvements pluriels, une énergie vitale circule démultipliant par la force du groupe les ressources de résistance enfouies en chacun et chacune. En effet, si le mouvement d'ensemble est porté par le groupe solidaire, son interprétation est le fruit d'une liberté d'exécution assumée par chaque participant.
© Phile Deprez.
L'exact opposé des défilés militaires au pas de l'oie prisés par les dictateurs de tous poils où l'uniforme et le pas cadencé oblitèrent le sujet humain jusqu'à le fondre dans une masse uniforme. Là, des corps d'âges très différents (de moins de vingt ans à plus de soixante-dix), de cultures et d'origines plurielles, s'unissent sans rien perdre de leur individualité affirmée pour dire dans des chassés-croisés inventifs, ponctués par des pauses méditatives, leur refus de toute colonisation. Pas étonnant alors, au terme de cette heure et demie d'évolutions chorégraphiées, de s'apercevoir que chaque "visage de la liberté en marche" nous est devenu familier, ayant noué avec chacun d'entre eux une relation privilégiée.
Si l'on ajoute à la musique omniprésente d'Henryk Górecki, celle de Kae Tempest - l'aède contemporain de "The Line is a curve" qui envoûta de sa voix charmeuse la Cour d'Honneur lors de la clôture d'Avignon 2022 - et les mots puissants d'Ali Smith prononcés au micro, l'on comprend l'effet ensorceleur d'une telle "manifestation". Leurs échos amplifient non sans bonheur ceux des corps en mouvement parcourant infatigablement la figure d'un espace à reconquérir : une litanie, sans début ni fin, traversée par l'étonnante détermination de ceux qui restent debout face au tank compresseur de la Place Tian'anmen.
Si l'on ajoute à la musique omniprésente d'Henryk Górecki, celle de Kae Tempest - l'aède contemporain de "The Line is a curve" qui envoûta de sa voix charmeuse la Cour d'Honneur lors de la clôture d'Avignon 2022 - et les mots puissants d'Ali Smith prononcés au micro, l'on comprend l'effet ensorceleur d'une telle "manifestation". Leurs échos amplifient non sans bonheur ceux des corps en mouvement parcourant infatigablement la figure d'un espace à reconquérir : une litanie, sans début ni fin, traversée par l'étonnante détermination de ceux qui restent debout face au tank compresseur de la Place Tian'anmen.
© Phile Deprez.
"Any attempt will end in crushed bodies and shattered bones" se vit comme un vibrant manifeste chorégraphié, un oratorio éclatant d'énergie vitale, à opposer de toute nécessité aux sinistres dirigeants "en mâle" de puissance. Chaque danseur incarnant la note singulière de cette partition collective, écrite et orchestrée par le catalyseur d'énergies qu'est Jan Martens. Chaque spectateur immergé dans les tableaux vivants devenant le chorégraphe de l'insoumission en marche.
Vu le vendredi 14 octobre 2022 au TnBA de Bordeaux, en partenariat avec La Manufacture CDCN, dans le cadre du FAB - Festival International des Arts de Bordeaux Métropole. A été représente les 14 et 15 octobre.
Vu le vendredi 14 octobre 2022 au TnBA de Bordeaux, en partenariat avec La Manufacture CDCN, dans le cadre du FAB - Festival International des Arts de Bordeaux Métropole. A été représente les 14 et 15 octobre.
"Any attempt will end in crushed bodies and shattered bones"
© Phile Deprez.
Chorégraphie : Jan Martens/GRIP & Dance On Ensemble.
Avec : Baptiste Cazaux Ty Boomershine, Truus Bronkhorst, Jim Buskens, Zoë Chungong, Piet Defrancq, Naomi Gibson, Kimmy Ligtvoet, Cherish Menzo, Steven Michel, Gesine Moog, Dan Mussett, Wolf Overmeire, Tim Persent, Courtney May Robertson, Laura Vanborm et Loeka Willems et, en alternance, Pierre Bastin, Georgia Boddez, Zora Westbroek et Lia Witjes-Poole.
Doublures : Abigail Aleksander, Simon Lelièvre, Solal Mariotte et Maisie Woodford.
Assistante artistique : Anne-Lise Brevers.
Création lumière : Jan Fedinger.
Assistant à la création de lumière : Vito Walter.
Création costumes : Cédric Charlier.
Assistants à la création de costumes : Alexandra Sebbag et Thibault Kuhn.
Regards extérieurs : Marc Vanrunxt, Renée Copraij, Rudi Meulemans et Siska Baeck.
Techniciens : Michel Spang et Valentijn Weyn, Bennert Vancottem.
Texte extrait de "Spring" d'Ali Smith avec la permission de Wylie Agency.
Musiques additionnelles : Henryk Górecki, Kae Tempest, Max Roach, Abbey Lincoln.
"Concerto pour Clavecin et Cordes Op 40" d'Henryk Mikolaj Górecki,
"People's Faces" de Kae Tempest and Dan Carey,
"Triptych:Prayer/Protest/Peace" de Maxwell Roach.
Durée : 1 h 30.
Avec : Baptiste Cazaux Ty Boomershine, Truus Bronkhorst, Jim Buskens, Zoë Chungong, Piet Defrancq, Naomi Gibson, Kimmy Ligtvoet, Cherish Menzo, Steven Michel, Gesine Moog, Dan Mussett, Wolf Overmeire, Tim Persent, Courtney May Robertson, Laura Vanborm et Loeka Willems et, en alternance, Pierre Bastin, Georgia Boddez, Zora Westbroek et Lia Witjes-Poole.
Doublures : Abigail Aleksander, Simon Lelièvre, Solal Mariotte et Maisie Woodford.
Assistante artistique : Anne-Lise Brevers.
Création lumière : Jan Fedinger.
Assistant à la création de lumière : Vito Walter.
Création costumes : Cédric Charlier.
Assistants à la création de costumes : Alexandra Sebbag et Thibault Kuhn.
Regards extérieurs : Marc Vanrunxt, Renée Copraij, Rudi Meulemans et Siska Baeck.
Techniciens : Michel Spang et Valentijn Weyn, Bennert Vancottem.
Texte extrait de "Spring" d'Ali Smith avec la permission de Wylie Agency.
Musiques additionnelles : Henryk Górecki, Kae Tempest, Max Roach, Abbey Lincoln.
"Concerto pour Clavecin et Cordes Op 40" d'Henryk Mikolaj Górecki,
"People's Faces" de Kae Tempest and Dan Carey,
"Triptych:Prayer/Protest/Peace" de Maxwell Roach.
Durée : 1 h 30.
Tournée
11 février 2023 : Théâtre de Liège, Liège (Belgique).
10 mars 2023 : Maison de la Culture, Amiens (80).
Du 16 au 17 mars 2023 : Comédie de Caen, Hérouville-Saint-Clair (14).
Du 11 au 13 mai 2023 : Théâtre de la Ville (en partenariat avec La Villette), Paris 4e.
FAB - 7e Festival International des Arts de Bordeaux Métropole.
A eu lieu du 1er au 16 octobre 2022.
9 rue des Capérans, Bordeaux (33).
Billetterie : 06 63 80 01 48.
contact@festivalbordeaux.com
>> fab.festivalbordeaux.com
11 février 2023 : Théâtre de Liège, Liège (Belgique).
10 mars 2023 : Maison de la Culture, Amiens (80).
Du 16 au 17 mars 2023 : Comédie de Caen, Hérouville-Saint-Clair (14).
Du 11 au 13 mai 2023 : Théâtre de la Ville (en partenariat avec La Villette), Paris 4e.
FAB - 7e Festival International des Arts de Bordeaux Métropole.
A eu lieu du 1er au 16 octobre 2022.
9 rue des Capérans, Bordeaux (33).
Billetterie : 06 63 80 01 48.
contact@festivalbordeaux.com
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