© Pierre Planchenault.
Oh les beaux jours ! Quel gain d'attractivité a gagné Barcelone aux yeux de grands groupes financiers, soucieux de leur image et de la rentabilité à tirer d'une ville en plein essor. Qu'elles sont attrayantes ces promenades serpentant entre des immeubles flambant neufs et des boutiques design ; qu'il est bon, au touriste de passage, naturellement friand de tapas et de vie trépidante, de se relaxer dans un appartement fraîchement rénové du centre historique…
L'amélioration de l'habitat et de son environnement a fait littéralement exploser le capital séduction de la capitale catalane et ce, pas uniquement aux yeux des magmas de la finance… En libéralisant l'accès aérien à prix ridiculement bas, en créant des appels d'air autour de plateformes spécialisées proposant à prix "raisonnable" des locations éphémères, le tourisme de masse a créé de nouveaux besoins s'ajoutant à ceux voraces des investisseurs.
Bien sûr cela a un prix, celui de l'embellissement… dont le coût exorbitant est à supporter par ceux et celles qui n'en bénéficieront pas (logique capitaliste oblige, les gains reviennent à ceux qui investissent…). Ainsi le centre historique et ses quartiers prisés, enjeux de rentabilité assurée, voient le prix de leurs loyers flamber, excluant de facto le maintien des populations locales.
L'amélioration de l'habitat et de son environnement a fait littéralement exploser le capital séduction de la capitale catalane et ce, pas uniquement aux yeux des magmas de la finance… En libéralisant l'accès aérien à prix ridiculement bas, en créant des appels d'air autour de plateformes spécialisées proposant à prix "raisonnable" des locations éphémères, le tourisme de masse a créé de nouveaux besoins s'ajoutant à ceux voraces des investisseurs.
Bien sûr cela a un prix, celui de l'embellissement… dont le coût exorbitant est à supporter par ceux et celles qui n'en bénéficieront pas (logique capitaliste oblige, les gains reviennent à ceux qui investissent…). Ainsi le centre historique et ses quartiers prisés, enjeux de rentabilité assurée, voient le prix de leurs loyers flamber, excluant de facto le maintien des populations locales.
© Pierre Planchenault.
Se transformant en champ de bataille contemporaine, avec ses rénovations "à la pelle" et ses excavateurs détruisant les bicoques décrétées insalubres pour faire place à la Cité rayonnante, la ville sans état d'âme rejette ses résidents historiques, devenus personæ non gratæ, et qui n'ont qu'à plier bagage pour aller voir ailleurs s'ils existent.
Adeptes d'un théâtre documentaire "parlant", écouteurs vissés aux oreilles, les trois comédiens "répètent" avec verve et conviction les témoignages recueillis à Barcelone, mais aussi à Venise et Berlin, autant de paroles colorées par l'émotion et/ou de discours bien formatés, émanant de nombreux acteurs de terrain (urbanistes, avocats, hôteliers, journalistes, anthropologues, habitants, activistes, etc.) concernés directement. Se mêlent à ces propos pris sur le vif, les ressources d'une dramaturgie convoquant musiques et danses, le tout mâtiné de témoignages vécus ici et maintenant par les adeptes du Glob Théâtre de Bordeaux.
Ainsi, après avoir été conviés à danser frénétiquement afin de bénéficier pleinement des effets festifs de la requalification, des spectateurs - les mêmes mais investis d'un autre "rôle" - assis sur des cubes luminescents dont les éclairages passent soudainement au rouge, se voient poliment invités à dégager illico presto le centre pour rejoindre la périphérie, éprouvant dans leur corps déplacé le verso de la gentrification.
Adeptes d'un théâtre documentaire "parlant", écouteurs vissés aux oreilles, les trois comédiens "répètent" avec verve et conviction les témoignages recueillis à Barcelone, mais aussi à Venise et Berlin, autant de paroles colorées par l'émotion et/ou de discours bien formatés, émanant de nombreux acteurs de terrain (urbanistes, avocats, hôteliers, journalistes, anthropologues, habitants, activistes, etc.) concernés directement. Se mêlent à ces propos pris sur le vif, les ressources d'une dramaturgie convoquant musiques et danses, le tout mâtiné de témoignages vécus ici et maintenant par les adeptes du Glob Théâtre de Bordeaux.
Ainsi, après avoir été conviés à danser frénétiquement afin de bénéficier pleinement des effets festifs de la requalification, des spectateurs - les mêmes mais investis d'un autre "rôle" - assis sur des cubes luminescents dont les éclairages passent soudainement au rouge, se voient poliment invités à dégager illico presto le centre pour rejoindre la périphérie, éprouvant dans leur corps déplacé le verso de la gentrification.
© Pierre Planchenault.
L'expérience vécue en temps réel, loin du paradis des tapas et autres gadgets contemporains proposés en veux-tu en voilà, prend alors valeur d'épreuve constructive d'une prise de conscience, celle des dégâts collatéraux produits par cet épiphénomène de la réhabilitation dont le nom dérive du chic vocable anglais de "gentry", et dont les effets concrets sont de vider des quartiers entiers de leurs forces vives.
Ainsi en va-t-il des effets pervers de la gentrification - présentée par les politiques comme un agent de pacification, voire d'assainissement des îlots vétustes à expurger de leurs junkies, prostituées et autres indésirables - et qui se révèle être l'alliée inattendue des courtiers du capitalisme assimilant le monde à une vaste marchandise.
De plus en plus de Barcelonais modestes - rendus insolvables par la flambée des loyers qu'aucune réglementation ne vient réguler - en font les frais, condamnés à l'expulsion sans même l'espoir du répit d'une trêve hivernale. Theatre reality ludique et percutant, la proposition immersive de "Gentry", et de son très actif et imaginatif collectif catalan Mos Maiorum, fait sens. "Réhabiliter", disiez-vous ?
Ainsi en va-t-il des effets pervers de la gentrification - présentée par les politiques comme un agent de pacification, voire d'assainissement des îlots vétustes à expurger de leurs junkies, prostituées et autres indésirables - et qui se révèle être l'alliée inattendue des courtiers du capitalisme assimilant le monde à une vaste marchandise.
De plus en plus de Barcelonais modestes - rendus insolvables par la flambée des loyers qu'aucune réglementation ne vient réguler - en font les frais, condamnés à l'expulsion sans même l'espoir du répit d'une trêve hivernale. Theatre reality ludique et percutant, la proposition immersive de "Gentry", et de son très actif et imaginatif collectif catalan Mos Maiorum, fait sens. "Réhabiliter", disiez-vous ?
"Gentry"
© Pierre Planchenault.
Cie Mos Maiorum, spectacle en catalan surtitré en français - 1ère française.
Direction artistique et interprétation : Mariona Naudin, Ireneu Tranis, Alba Valldaura.
Dramaturgie : Marc Villanueva.
Regard extérieur : Monica Almirall.
Scénographie : Clàudia Vilà.
Vidéo : Ventura Lopez Kalasz.
Design sonore : Guillem Llotje.
Costumes : Adriana Parra.
Lumières : Pol Queralt.
Durée : 1 h 20.
À partir de 14 ans.
A été représenté dans le cadre du FAB du 17 au 19 octobre 2019 au Glob Théâtre, Bordeaux (33).
Le FAB s'est déroulé du 4 au 20 octobre 2019.
>> fab.festivalbordeaux.com
Tournée 2020
Du 16 au 19 et du 23 au 26 janvier 2020 : Antic Teatre, Barcelone (Espagne).
Direction artistique et interprétation : Mariona Naudin, Ireneu Tranis, Alba Valldaura.
Dramaturgie : Marc Villanueva.
Regard extérieur : Monica Almirall.
Scénographie : Clàudia Vilà.
Vidéo : Ventura Lopez Kalasz.
Design sonore : Guillem Llotje.
Costumes : Adriana Parra.
Lumières : Pol Queralt.
Durée : 1 h 20.
À partir de 14 ans.
A été représenté dans le cadre du FAB du 17 au 19 octobre 2019 au Glob Théâtre, Bordeaux (33).
Le FAB s'est déroulé du 4 au 20 octobre 2019.
>> fab.festivalbordeaux.com
Tournée 2020
Du 16 au 19 et du 23 au 26 janvier 2020 : Antic Teatre, Barcelone (Espagne).