© Vincent Pontet.
Dès l'ouverture, "Alcione", tragédie lyrique de Marin Marais en un Prologue et cinq actes, déploie la magnificence de sa texture Grand Siècle et ravive les prestiges de l'opéra baroque dans la mise en scène pleine de fougue et de jeunesse de Louise Moaty. Ce spectacle, si éloigné pouvait-on craindre a priori de notre goût (à tort), revit de surcroît dans le nouvel écrin d'un Opéra Comique rénové, petit bijou fastueux d'or et de pourpre.
À la pure élévation suscitée par le chant de belles âmes emportées par les passions avec le souci du naturel annonçant le grand opéra du XVIIIe siècle, ce chef-d'œuvre créé en 1706 témoigne encore de l'héroïsme mythologique en vogue dans ceux de Lully : un héroïsme fait de sentiments pourtant touchants dans cette intrigue pleine de magiciennes, de faunes, de bergers, de dieux et de nymphes entourées de dryades.
Pour le public du "plus grand roi de l'univers" (Louis XIV, l'Apollon du Prologue), Marin Marais a brodé une partition toute de grandeur, de tendresse et de raffinement, entre allégresse des danses, déchaînement des éléments (avec une Tempête restée fameuse) et mélancolie des plaintes amoureuses - dont les préludes entre les actes se font aussi l'écho.
À la pure élévation suscitée par le chant de belles âmes emportées par les passions avec le souci du naturel annonçant le grand opéra du XVIIIe siècle, ce chef-d'œuvre créé en 1706 témoigne encore de l'héroïsme mythologique en vogue dans ceux de Lully : un héroïsme fait de sentiments pourtant touchants dans cette intrigue pleine de magiciennes, de faunes, de bergers, de dieux et de nymphes entourées de dryades.
Pour le public du "plus grand roi de l'univers" (Louis XIV, l'Apollon du Prologue), Marin Marais a brodé une partition toute de grandeur, de tendresse et de raffinement, entre allégresse des danses, déchaînement des éléments (avec une Tempête restée fameuse) et mélancolie des plaintes amoureuses - dont les préludes entre les actes se font aussi l'écho.
© Vincent Pontet.
Tombé amoureux du violiste et compositeur dès 1965, Jordi Savall rêvait de redonner vie à sa tragédie sur scène, lui qui en avait enregistré les suites instrumentales au disque. C'est chose faite dans une collaboration fructueuse avec Louise Moaty, qui a elle-même fait appel à la chorégraphe et circassienne Raphaëlle Boitel pour une quasi recréation d'"Alcione".
Le résultats se savoure dans cette production contemporaine et pourtant subtilement irriguée par les allégories baroques picturales qu'on peut admirer à Versailles ou à Marly. On pense ici à cette joute initiale entre Pan et Apollon, aux luthistes aux manches nuageuses du Temple de Junon ou à l'apparition du Sommeil tout droit descendu des cintres et de l'"Atys" de Lully.
Avec une troupe de danseurs et de circassiens qui réinterprète pour notre époque (un Cirque du Soleil façon Illustre Théâtre) avec énergie et grâce les ballets de la tragédie lyrique, les trouvailles et tableaux marquants ne manquent pas sur une scène nue envahie par les cordes et filins rappelant ceux du théâtre à machines et le bateau sur lequel doit embarquer le roi des Trachines et amant d'Alcione, Ceix. Amours contrariées, intrigues malfaisantes, interventions divines et déplorations des amants acquièrent aussi une nouvelle jeunesse grâce à une distribution d'une incroyable fraîcheur.
Le résultats se savoure dans cette production contemporaine et pourtant subtilement irriguée par les allégories baroques picturales qu'on peut admirer à Versailles ou à Marly. On pense ici à cette joute initiale entre Pan et Apollon, aux luthistes aux manches nuageuses du Temple de Junon ou à l'apparition du Sommeil tout droit descendu des cintres et de l'"Atys" de Lully.
Avec une troupe de danseurs et de circassiens qui réinterprète pour notre époque (un Cirque du Soleil façon Illustre Théâtre) avec énergie et grâce les ballets de la tragédie lyrique, les trouvailles et tableaux marquants ne manquent pas sur une scène nue envahie par les cordes et filins rappelant ceux du théâtre à machines et le bateau sur lequel doit embarquer le roi des Trachines et amant d'Alcione, Ceix. Amours contrariées, intrigues malfaisantes, interventions divines et déplorations des amants acquièrent aussi une nouvelle jeunesse grâce à une distribution d'une incroyable fraîcheur.
© Vincent Pontet.
La mezzo Léa Desandre, à seulement vingt-trois ans, déploie dans le rôle-titre un talent de tragédienne inné. Son chant noble coule comme une eau pure auquel nul ne peut résister. Ni son amoureux sur scène, Cyril Auvity, Ceix élégant et raffiné, ni le Pélée du baryton Marc Mauillon, dont le charisme et la voix d'une séduction exceptionnelle sauvent le personnage convenu de rival malheureux.
Le chœur et les seconds rôles cueillent sans peine nos faveurs tels Hanna Bayodi-Hirt en Prêtresse de Junon, Sebastian Monti (Apollon - Le Sommeil) et Gabriel Jublin (Phosphore) - pour ne citer qu'eux - tandis que le Concert des Nations impose de la fosse sa science musicienne et l'invention mélodique idoine sous la baguette de son mythique chef, Jordi Savall.
Spectacle vu le 28 avril 2017.
Le chœur et les seconds rôles cueillent sans peine nos faveurs tels Hanna Bayodi-Hirt en Prêtresse de Junon, Sebastian Monti (Apollon - Le Sommeil) et Gabriel Jublin (Phosphore) - pour ne citer qu'eux - tandis que le Concert des Nations impose de la fosse sa science musicienne et l'invention mélodique idoine sous la baguette de son mythique chef, Jordi Savall.
Spectacle vu le 28 avril 2017.
© Vincent Pontet.
Prochaines dates : jeudi 4, samedi 6 mai à 20 h. Dimanche 7 mai à 15 h.
Diffusion en direct sur Culture Box et Mezzo Live HD le 6 mai 2017.
Diffusion sur France Musique le 21 mai 2017.
Opéra Comique - Salle Favart.
1, place Boieldieu Paris 2e.
Tél. : 0 825 01 01 23.
>> opera-comique.com
"Alcione" (1706).
Tragédie lyrique en cinq actes.
Musique de Marin Marais (1656-1728).
Livret d'Antoine Houdar de la Motte d'après Ovide.
En langue française surtitrée en français.
Durée : 3 h avec un entracte.
Diffusion en direct sur Culture Box et Mezzo Live HD le 6 mai 2017.
Diffusion sur France Musique le 21 mai 2017.
Opéra Comique - Salle Favart.
1, place Boieldieu Paris 2e.
Tél. : 0 825 01 01 23.
>> opera-comique.com
"Alcione" (1706).
Tragédie lyrique en cinq actes.
Musique de Marin Marais (1656-1728).
Livret d'Antoine Houdar de la Motte d'après Ovide.
En langue française surtitrée en français.
Durée : 3 h avec un entracte.
© Vincent Pontet.
Jordi Savall, direction musicale.
Louise Moaty, mise en scène et décors.
Tristan Baudoin, décors.
Raphaëlle Boitel, chorégraphie.
Alain Blanchot, costumes.
Armand Lavisse, lumières.
Léa Desandre, Alcione.
Cyril Auvity, Ceix.
Marc Mauillon, Pélée.
Lisandro Abadie, Pan, Phorbas.
Antonio Abete, Tmole, Grand-Prêtre, Neptune.
Hasna Bennani, Ismène, Première Matelote.
Hanna Bayodi-Hirt, Bergère, Deuxième Matelote, Prêtresse.
Chœur et Orchestre : Le Concert des Nations.
À l'Opéra Royal de Versailles du 8 au 11 juin 2017.
Louise Moaty, mise en scène et décors.
Tristan Baudoin, décors.
Raphaëlle Boitel, chorégraphie.
Alain Blanchot, costumes.
Armand Lavisse, lumières.
Léa Desandre, Alcione.
Cyril Auvity, Ceix.
Marc Mauillon, Pélée.
Lisandro Abadie, Pan, Phorbas.
Antonio Abete, Tmole, Grand-Prêtre, Neptune.
Hasna Bennani, Ismène, Première Matelote.
Hanna Bayodi-Hirt, Bergère, Deuxième Matelote, Prêtresse.
Chœur et Orchestre : Le Concert des Nations.
À l'Opéra Royal de Versailles du 8 au 11 juin 2017.