© Guy Delahaye.
C'est dans un lieu unique qu'Yves Beaunesne fait jouer ce classique. Le texte d'origine situe la pièce en Espagne mais ce dernier nous invite dans un salon-vestibule d'uno palazzo italien où se déverse l'escalier monumental menant aux appartements. Deux canapés, un piano à queue et d'immenses tentures moirées en fond de scène suffisent à rendre la froideur de l'immensité autant que le pouvoir effectif de la maitresse des lieux : la princesse d'un état fictif d'Italie où se déroule l'action déplacée au milieu du XXe siècle.
Ce lieu, capable d'abriter autant les conciliabules, les rencontres inopportunes que de surprendre les intrigues sert parfaitement le double intérêt de la pièce : les intrigues amoureuses et les jeux dangereux du pouvoir et de l'argent. Par quoi le monde est-il mené ? Le désir amoureux, le désir du pouvoir ? Les deux forces tissent la trame et la chaîne de la toile ironique et critique que Marivaux peint de son siècle.
De ces intrigues un peu désuètes, mais dont les leviers semblent hélas éternels, Yves Beaunesne extrait un spectacle en esquisse, entremêlant avec beaucoup de contraste le ton de la comédie et l'esprit dramatique, élaborant ainsi un cocktail tonique et changeant. Les scènes mettant en jeu Arlequin lorgnent résolument vers la commedia dell'arte (après tout, l'histoire, ici, se déroule en Italie), tandis que les apparitions du conseiller de la princesse, interprété par l'impressionnant Jean-Claude Drouot, sortent d'un univers résolument tragique.
Ce lieu, capable d'abriter autant les conciliabules, les rencontres inopportunes que de surprendre les intrigues sert parfaitement le double intérêt de la pièce : les intrigues amoureuses et les jeux dangereux du pouvoir et de l'argent. Par quoi le monde est-il mené ? Le désir amoureux, le désir du pouvoir ? Les deux forces tissent la trame et la chaîne de la toile ironique et critique que Marivaux peint de son siècle.
De ces intrigues un peu désuètes, mais dont les leviers semblent hélas éternels, Yves Beaunesne extrait un spectacle en esquisse, entremêlant avec beaucoup de contraste le ton de la comédie et l'esprit dramatique, élaborant ainsi un cocktail tonique et changeant. Les scènes mettant en jeu Arlequin lorgnent résolument vers la commedia dell'arte (après tout, l'histoire, ici, se déroule en Italie), tandis que les apparitions du conseiller de la princesse, interprété par l'impressionnant Jean-Claude Drouot, sortent d'un univers résolument tragique.
© Guy Delahaye.
Pour lier et faire évoluer ces deux univers, la pièce baigne dans un éclairage un peu cinématographique qui met en valeur l'époque où la pièce a été resituée : les années cinquante soixante. On retrouve même des éléments du théâtre filmé de l'époque, avec ces éclairages en contre-plongée provoqués par les rampes de scènes, qui donnent une étrangeté aux visages, un vernis un peu surnaturel, surannée. Une manière d'éclairer qui évolue d'ailleurs au fil des actes pour finir par tanguer vers plus de réalisme.
Des intermèdes musicaux (de très jolis airs en italien accompagnés en direct par Valentin Lambert) ponctuent les changements de scènes, rappelant sans cesse l'ironique vision que porte Marivaux sur ce monde d'intrigues perpétuelles et de malencontres amoureuses. Cet art subtil des dialogues et des situations complexes de Marivaux est totalement mis en avant par le metteur en scène de ses comédiens, à tel point qu'on aimerait parfois que le rythme de la vie accélère un peu le rythme des scènes pour donner du volume à une narration un peu trop sage, un peu trop étalonnée.
Des intermèdes musicaux (de très jolis airs en italien accompagnés en direct par Valentin Lambert) ponctuent les changements de scènes, rappelant sans cesse l'ironique vision que porte Marivaux sur ce monde d'intrigues perpétuelles et de malencontres amoureuses. Cet art subtil des dialogues et des situations complexes de Marivaux est totalement mis en avant par le metteur en scène de ses comédiens, à tel point qu'on aimerait parfois que le rythme de la vie accélère un peu le rythme des scènes pour donner du volume à une narration un peu trop sage, un peu trop étalonnée.
"Le Prince Travesti"
© Guy Delahaye.
Texte : Marivaux.
Mise en scène : Yves Beaunesne.
Avec : Marine Sylf, Elsa Guedj, Nicolas Avinée, Jean-Claude Drouot, Thomas Condemine, Johanna Bonnet, Pierre Ostoya-Magnin et Valentin Lambert.
Dramaturgie : Marion Bernède.
Assistants à la mise en scène : Marie Clavaguera-Pratx et Pauline Buffet.
Scénographie : Damien Caille-Perret.
Lumières : Joël Hourbeigt.
Composition musicale : Camille Rocailleux.
Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz.
Maquillages et coiffures : Kuno Schlegelmilch.
Durée 2 h 15.
Du 23 janvier au 1er février 2019.
Du mardi au samedi à 19 h 30, sauf le vendredi à 20 h 30, dimanche à 16 h.
Théâtre 71 - Scène nationale, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
>> theatre71.com
Mise en scène : Yves Beaunesne.
Avec : Marine Sylf, Elsa Guedj, Nicolas Avinée, Jean-Claude Drouot, Thomas Condemine, Johanna Bonnet, Pierre Ostoya-Magnin et Valentin Lambert.
Dramaturgie : Marion Bernède.
Assistants à la mise en scène : Marie Clavaguera-Pratx et Pauline Buffet.
Scénographie : Damien Caille-Perret.
Lumières : Joël Hourbeigt.
Composition musicale : Camille Rocailleux.
Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz.
Maquillages et coiffures : Kuno Schlegelmilch.
Durée 2 h 15.
Du 23 janvier au 1er février 2019.
Du mardi au samedi à 19 h 30, sauf le vendredi à 20 h 30, dimanche à 16 h.
Théâtre 71 - Scène nationale, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
>> theatre71.com
Tournée
© Guy Delahaye.
Du 6 au 10 février 2019 : Théâtre Montansier, Versailles (78).
26 février 2019 : Scène Nationale 61, Alençon (61).
21 mars 2019 : Théâtre Jacques Cœur, Lattes (34).
28 et 29 mars 2019 : Grand Théâtre, Calais (62).
4 avril 2019 : Maison de la Culture - Nevers Agglomération, Nevers (58).
26 février 2019 : Scène Nationale 61, Alençon (61).
21 mars 2019 : Théâtre Jacques Cœur, Lattes (34).
28 et 29 mars 2019 : Grand Théâtre, Calais (62).
4 avril 2019 : Maison de la Culture - Nevers Agglomération, Nevers (58).