© Claire Reboisson.
Plus linéaire que l'original, cette forme donne la primauté au mouvement sur le plateau. Le temps est accéléré. Il contraint les personnages à exprimer leur vérité sans finasser. Il y a pour eux une urgence à se dire avant que le récit ne soit scellé par la victoire de Fortinbras et que l'extinction de la famille des Hamlet soit avérée. Comme si la mémoire de leur vie était livrée au tribunal, d'un commentateur qui dicterait à leur place le sens de l'histoire.
Ce théâtre qui fait confiance au jeu est haletant. Dans le déroulé du spectacle, les comédiens portent avec énergie des personnages qui combattent pour leur image et la postérité. Sans qu'il soit question de citation historique psychologique, etc. etc., le spectateur ressent la présence d'un narrateur invisible… et menaçant. Il est face au désarroi des protagonistes et des femmes de pouvoir plongés affolés dans une situation qui dégénère et qu'ils ne peuvent ni maîtriser ni réguler.
Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume peuplé de médiocres auquel la musique apporte, par sa propre force de dramatisation, une ambiance destructrice qui met en valeur les duos.
Ce théâtre qui fait confiance au jeu est haletant. Dans le déroulé du spectacle, les comédiens portent avec énergie des personnages qui combattent pour leur image et la postérité. Sans qu'il soit question de citation historique psychologique, etc. etc., le spectateur ressent la présence d'un narrateur invisible… et menaçant. Il est face au désarroi des protagonistes et des femmes de pouvoir plongés affolés dans une situation qui dégénère et qu'ils ne peuvent ni maîtriser ni réguler.
Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume peuplé de médiocres auquel la musique apporte, par sa propre force de dramatisation, une ambiance destructrice qui met en valeur les duos.
© Claire Reboisson.
Hamlet et Ophélie nés dans un monde sans futur opposent à la bêtise des adultes et leur indifférence une rage de vivre qui les épuise sans qu'il y paraisse. Hamlet fermé à tout s'oppose à tous les coups qui lui sont (ou qu'il lui paraissent) lui être portés. Tourbillonne, monotone, incertain de sa vérité. Complot. Délire. Folie. On ne saura jamais. Ophélie pleine de vie dans sa révolte décline jusqu'à tenir son rôle de victime expiatoire consentante et sublime. Punks tous deux d'une certaine manière.
Et pourtant la mère reine Gertrude séductrice, duplice, élégante montre étonnamment les signes d'une mère aimante à son fils résistant et pantelant.
Pleine de malice faussement objective, "Danemark, la tragédie d'Hamlet" est une pièce étonnamment actuelle. Elle se présente comme un récit filmique, un documentaire fiction qui montrerait tout des faits réels ou supposés et ne résoudrait aucune énigme. C'est le génie du métier de bateleur, du story telling. Le début de la réflexion pour le spectateur qui applaudit.
Et pourtant la mère reine Gertrude séductrice, duplice, élégante montre étonnamment les signes d'une mère aimante à son fils résistant et pantelant.
Pleine de malice faussement objective, "Danemark, la tragédie d'Hamlet" est une pièce étonnamment actuelle. Elle se présente comme un récit filmique, un documentaire fiction qui montrerait tout des faits réels ou supposés et ne résoudrait aucune énigme. C'est le génie du métier de bateleur, du story telling. Le début de la réflexion pour le spectateur qui applaudit.
"Danemark, la tragédie d'Hamlet"
© Claire Reboisson.
Adaptation de "La tragique histoire d’Hamlet, prince de Danemark" de William Shakespeare.
Traduction: Pascal Collin.
Adaptation et mise en scène : Joan Bellviure.
Collaboration artistique : Georges Roiron, Véronic Joly, Pascal Le Guennec.
Assistant à la mise en scène : Nicolas Gaspar.
Scénographie, costumes : Mathilde Meignan.
Musiques : Gilles Sivilotto.
Lumières : Pierre Gauvrit.
Avec : Laurent Cogez, Paul Delbreil, Olivier Descargues, Noémie Fourdan, Véronic Joly, Pascal Le Guennec, Stéphane Miquel.
Durée : 2 h 10.
Du 6 au 17 novembre 2014.
Jeudi et vendredi à 20 h 30, samedi et lundi à 19 h et dimanche à 16 h .
Théâtre Romain Rolland, Scène Églantine, Villejuif (94), 01 49 58 17 01.
>> trr.fr
Tournée
13 mars 2015 : Centre Culturel Aragon Triolet, Orly (94).
27 et 28 mars 2015 : Théâtre Gérard Philippe, Champigny-sur-Marne (94).
31 mars 2015 : L’Onde, Vélizy-Villacoublay (78).
Traduction: Pascal Collin.
Adaptation et mise en scène : Joan Bellviure.
Collaboration artistique : Georges Roiron, Véronic Joly, Pascal Le Guennec.
Assistant à la mise en scène : Nicolas Gaspar.
Scénographie, costumes : Mathilde Meignan.
Musiques : Gilles Sivilotto.
Lumières : Pierre Gauvrit.
Avec : Laurent Cogez, Paul Delbreil, Olivier Descargues, Noémie Fourdan, Véronic Joly, Pascal Le Guennec, Stéphane Miquel.
Durée : 2 h 10.
Du 6 au 17 novembre 2014.
Jeudi et vendredi à 20 h 30, samedi et lundi à 19 h et dimanche à 16 h .
Théâtre Romain Rolland, Scène Églantine, Villejuif (94), 01 49 58 17 01.
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Tournée
13 mars 2015 : Centre Culturel Aragon Triolet, Orly (94).
27 et 28 mars 2015 : Théâtre Gérard Philippe, Champigny-sur-Marne (94).
31 mars 2015 : L’Onde, Vélizy-Villacoublay (78).