© Patrick Berger.
L'art, généreux, nous fait toucher du doigt ce que non seulement pourrait mais devrait être l'humanité : une confrérie s'enrichissant de ses différences au lieu de les brandir comme des épouvantails générateurs de rejets. Le titre énigmatique de cette performance prend alors un premier sens : loin de se réduire au plus petit dénominateur commun, les éléments composant le cercle s'ajoutent pour projeter "puissamment" vers une autre dimension.
Le second sens est à trouver dans les figures des danses proposées. Ainsi du quadrille équestre qui "quadrille" les déplacements au sol. Ainsi des lignes de contredanses où cavaliers et cavalières s'échangent selon un rythme immuable. Ainsi des jaillissements hors cadre du hip-hop et du voguing apportant leur modernité. Ainsi des lignes flottantes se formant et se déformant au gré des trajectoires en quête de rencontres agrégeant traditions et modernités, les unes et les autres remodelées, enrichies. Tout n'est que mouvements visant à créer des nappes visuelles jusqu'au point d'orgue de la formation de la figure du cercle, forme parfaite par excellence mais non close, chaque regard le composant étant dirigé librement vers l'extérieur.
Le second sens est à trouver dans les figures des danses proposées. Ainsi du quadrille équestre qui "quadrille" les déplacements au sol. Ainsi des lignes de contredanses où cavaliers et cavalières s'échangent selon un rythme immuable. Ainsi des jaillissements hors cadre du hip-hop et du voguing apportant leur modernité. Ainsi des lignes flottantes se formant et se déformant au gré des trajectoires en quête de rencontres agrégeant traditions et modernités, les unes et les autres remodelées, enrichies. Tout n'est que mouvements visant à créer des nappes visuelles jusqu'au point d'orgue de la formation de la figure du cercle, forme parfaite par excellence mais non close, chaque regard le composant étant dirigé librement vers l'extérieur.
© Peggy Fargues.
Danses traditionnelles revisitées, fondues entre elles, et fusionnant avec les danses urbaines contemporaines dans un "tout monde" où communauté et identité riment avec universalité au lieu de s'exclure mutuellement. Chorégraphies multiculturelles s'accordant avec celles des musiques du monde jouées en live. Ainsi les chachas, instruments de musique traditionnelle de Martinique fabriqués à partir d'une calebasse, la flûte antillaise, l'accordéon, les percussions et les samples électroniques cohabitent à leur tour pour donner naissance à une musique universelle.
Les paroles s'envolent, paroles tissées de désir, de liberté, paroles se faisant l'écho des menus faits et gestes de vies minuscules s'étayant pour devenir clameur d'un peuple-monde fier et libre ayant su (dés)intégrer, pour le dépasser magistralement, "l'héritage" d'un colonialisme esclavagiste. Tandis que défilent sur le grand écran dressé en fond de scène des images de la mer (ré)unissant ces territoires ultramarins dans le même paysage-monde.
Quant aux costumes, ils réalisent aussi ce dépassement entre tradition et ouverture sur un mode en devenir. Aux éclats lumineux de turbans en madras aux couleurs éclatantes et de robes antillaises recomposées, s'ajoute le blanc immaculé du street dance contemporain. Les cartes des frontières vestimentaires et des symboles qui s'y attachent s'en trouvent allègrement rebattues. Ainsi en va-t-il de cette culture créole… à cultiver comme un viatique dans un monde qui part à vau-l'eau.
Les paroles s'envolent, paroles tissées de désir, de liberté, paroles se faisant l'écho des menus faits et gestes de vies minuscules s'étayant pour devenir clameur d'un peuple-monde fier et libre ayant su (dés)intégrer, pour le dépasser magistralement, "l'héritage" d'un colonialisme esclavagiste. Tandis que défilent sur le grand écran dressé en fond de scène des images de la mer (ré)unissant ces territoires ultramarins dans le même paysage-monde.
Quant aux costumes, ils réalisent aussi ce dépassement entre tradition et ouverture sur un mode en devenir. Aux éclats lumineux de turbans en madras aux couleurs éclatantes et de robes antillaises recomposées, s'ajoute le blanc immaculé du street dance contemporain. Les cartes des frontières vestimentaires et des symboles qui s'y attachent s'en trouvent allègrement rebattues. Ainsi en va-t-il de cette culture créole… à cultiver comme un viatique dans un monde qui part à vau-l'eau.
© Patrick Berger.
Invités ensuite par l'ensemble Irawo et la chanteuse Ceïba (chantre des traditions franco-cubaines) à se rendre en procession dans le Salon de Musiques pour l'ouverture du Kout Tanbou - joute musicale d'improvisation -, les spectateurs, envoûtés, sont gagnés par les rythmes bèlé interprétés par l'association L'A. Cosmopolitaine de Bordeaux, Liyannak et Kalou Gwoka de Toulouse et l'Ensemble Difé Kako de Paris. Concert convivial, débordant de vie et de générosité, en parfait "accord" avec les prémices offertes. On ne pouvait mieux espérer pour conclure cette très belle soirée créole, vécue comme un hymne vibrant au rêve éveillé d'une humanité multiculturelle.
"Cercle égal demi-cercle au carré"
© Patrick Berger.
Chorégraphie : Chantal Loïal, assistée de Delphine Bachacou.
Collaboration artistique : Sabine Novel, Igo Drané, Nita Alphonso.
Avec : Stéphanie Jardin, Sandra Sainte-Rose, Chantal Loïal, Delphine Bachacou, Régis Tsoumbou Bakana, Léo Lorenzo, Diego Dolciami, Mario Pounde.
Doublures : Stéphane Mackowiack, Ludivine Mirre.
Musiciens : Gaëlle Amour, Elise Kali, Yann Villageois.
Doublures : Marion Buisset, Damien Groleau.
Composition musicale : Damien Groleau, Didier Léglise et Gaëlle Amour.
Scénographie : Olivier Defrocourt.
Costumes : Marine Provent, assistée de Gwendolyn Boudon.
Vidéo : Yutaka Takei et Christian Foret.
Lumières : Paul Argis.
Par Chantal Loïal/Cie Difé Kako.
Durée : 1 h 15.
À partir de 5 ans.
Vu le vendredi 12 novembre 2021 au Rocher de Palmer à Cenon (33) dans le cadre du Festival Le Mois Kréyol, 5e édition du festival des langues et des cultures créoles.
Le festival se déroule du 9 octobre au 28 novembre 2021 à Paris, en Île-de-France, à Strasbourg, Mulhouse et, pour la première fois, à Nantes et Bordeaux.
Et ensuite du 11 au 30 janvier 2022 en Guyane, Martinique et Guadeloupe.
>> lemoiskreyol.fr
Collaboration artistique : Sabine Novel, Igo Drané, Nita Alphonso.
Avec : Stéphanie Jardin, Sandra Sainte-Rose, Chantal Loïal, Delphine Bachacou, Régis Tsoumbou Bakana, Léo Lorenzo, Diego Dolciami, Mario Pounde.
Doublures : Stéphane Mackowiack, Ludivine Mirre.
Musiciens : Gaëlle Amour, Elise Kali, Yann Villageois.
Doublures : Marion Buisset, Damien Groleau.
Composition musicale : Damien Groleau, Didier Léglise et Gaëlle Amour.
Scénographie : Olivier Defrocourt.
Costumes : Marine Provent, assistée de Gwendolyn Boudon.
Vidéo : Yutaka Takei et Christian Foret.
Lumières : Paul Argis.
Par Chantal Loïal/Cie Difé Kako.
Durée : 1 h 15.
À partir de 5 ans.
Vu le vendredi 12 novembre 2021 au Rocher de Palmer à Cenon (33) dans le cadre du Festival Le Mois Kréyol, 5e édition du festival des langues et des cultures créoles.
Le festival se déroule du 9 octobre au 28 novembre 2021 à Paris, en Île-de-France, à Strasbourg, Mulhouse et, pour la première fois, à Nantes et Bordeaux.
Et ensuite du 11 au 30 janvier 2022 en Guyane, Martinique et Guadeloupe.
>> lemoiskreyol.fr
© Patrick Berger.