© Per Mortem Abrahamsen.
Avec "Bosch Dreams", l'univers circassien est à mille lieues des numéros d'acrobaties ou de fauves. Le cirque se renouvelle depuis de nombreuses années sous différentes formes. Pour ce spectacle, la troupe québécoise rend un hommage appuyé à Hieronymus Bosch, plus connu sous le nom de Jérôme Bosch (1450-1516), peintre néerlandais dont nombre d'artistes se sont inspirés. Nous entrons dès le départ par la grande porte, celle du tableau "Le jardin des délices" (1504).
Un conférencier (Rémy Ouellet) nous explique quelques panneaux de l'œuvre. Mais celle-ci s'anime d'elle-même en faisant vivre des personnages avec tels détails pointés pour nous amener vers d'autres lieux où se jouent d'autres scènes.
Le spectacle doit être appréhendé dans son tout. Celui-ci est composé des œuvres de Bosch avec Dali en arrière court, de musique, celle entre autres des Doors, Philip Glass, Duke Ellington, de théâtre et de quelques numéros de cirque qui n'en sont qu'un pendant. Tout se recoupe, se traverse et se tient dans cette cathédrale de création où chaque brique s'assortit de son voisin pour se lier à lui. On passe d'un univers à un autre sans que ni césure, ni coupure n'aient lieu.
Un conférencier (Rémy Ouellet) nous explique quelques panneaux de l'œuvre. Mais celle-ci s'anime d'elle-même en faisant vivre des personnages avec tels détails pointés pour nous amener vers d'autres lieux où se jouent d'autres scènes.
Le spectacle doit être appréhendé dans son tout. Celui-ci est composé des œuvres de Bosch avec Dali en arrière court, de musique, celle entre autres des Doors, Philip Glass, Duke Ellington, de théâtre et de quelques numéros de cirque qui n'en sont qu'un pendant. Tout se recoupe, se traverse et se tient dans cette cathédrale de création où chaque brique s'assortit de son voisin pour se lier à lui. On passe d'un univers à un autre sans que ni césure, ni coupure n'aient lieu.
© Per Mortem Abrahamsen.
La troupe nous emmène dans différents mondes avec des caractères tirés d'un tableau ou d'un songe qui atterrissent dans un conte pour investir le plateau. Ou à l'opposé, venant des planches, ils s'habillent des habits du fabliau pour finir dans une peinture animée. Car celle-ci s'anime, ce qui donne cet étrange sentiment irréel de fuite et d'évasion, voire de merveilleux. Les personnages, mi-réels, mi-imaginaires, semblent rejoindre un espace-temps particulier, celui de Bosch avec ses visions oniriques qui prenaient vie dans ses œuvres.
La seule caution à la réalité s'incarne chez le conférencier qui disparaît au final laissant les monstres de la création prendre leur quartier. Il incarne le théâtre dans sa nudité, faisant un discours alors que tout se tait autour de lui. La parole, confisquée par le silence, la musique et l'art pictural, semble se revêtir des habits du rêve, là où elle peut exister à contre-courant.
Il y a une très belle scène où au-dessus d'une baignoire se tient un homme faisant des acrobaties autour d'une clé enlacée à un cercle. Le tout est entre air et eau, accompagné d'une musique des Doors.
La seule caution à la réalité s'incarne chez le conférencier qui disparaît au final laissant les monstres de la création prendre leur quartier. Il incarne le théâtre dans sa nudité, faisant un discours alors que tout se tait autour de lui. La parole, confisquée par le silence, la musique et l'art pictural, semble se revêtir des habits du rêve, là où elle peut exister à contre-courant.
Il y a une très belle scène où au-dessus d'une baignoire se tient un homme faisant des acrobaties autour d'une clé enlacée à un cercle. Le tout est entre air et eau, accompagné d'une musique des Doors.
© Per Mortem Abrahamsen.
Une autre représentation montre une roue, tirée du tableau "Les sept péchés capitaux et les quatre dernières étapes humaines" (vers 1500), qui tourne ; et dans laquelle les différentes scènes circulaires de l'œuvre de Bosch apparaissent les uns à la suite des autres et où la réalité théâtrale vient s'immiscer avec, à tour de rôle, des monstres aux longues trompes, des sorcières au visage hideux, un monsieur élégant habillé de noir et une fille ressemblant à un petit chaperon vert à robe rouge.
Les tableaux opèrent par magie, deviennent réels car plongés dans le feu de l'imaginaire circassien, autour de personnages sortis tout droit de contes où la réalité, bousculée, se réfugie dans le micro d'un conférencier qui finit par s'éclipser.
La nudité d'un corps et les costumes aux couleurs sombres ou claires, toujours aux tons tranchés, permettent d'opérer une bascule visuelle dans laquelle l'imagination du spectateur peut se déplacer du concret du plateau vers les peintures de Bosch où le rêve et la poésie sont en habits de roi et de reine. On s'y laisserait prendre.
Les tableaux opèrent par magie, deviennent réels car plongés dans le feu de l'imaginaire circassien, autour de personnages sortis tout droit de contes où la réalité, bousculée, se réfugie dans le micro d'un conférencier qui finit par s'éclipser.
La nudité d'un corps et les costumes aux couleurs sombres ou claires, toujours aux tons tranchés, permettent d'opérer une bascule visuelle dans laquelle l'imagination du spectateur peut se déplacer du concret du plateau vers les peintures de Bosch où le rêve et la poésie sont en habits de roi et de reine. On s'y laisserait prendre.
"Bosch Dreams"
© Per Mortem Abrahamsen.
Les 7 doigts et Théâtre République.
Idée originale et concept : Samuel Tétreault.
Scénario : Samuel Tétreault, Martin Tulinius et Ange Potier.
Textes : Samuel Tétreault, Martin Tulinius et Simon Boberg.
Direction artistique et mise en scène : Samuel Tétreault.
Avec : Vladimir Amigo, Héloïse Bourgeois, Sunniva Byvard, Evelyne Lamontagne, Mattias Umaerus,
Rémy Ouellet, Matthias Reymond
Consultation dramaturgique : Simon Boberg.
Assistance à la mise en scène : Charlotte Bidstrup, Olaf Triebel et Matias Plaul.
Vidéo et animation : Ange Potier.
Masques, costumes et décors : Ange Potier.
Création lumière : Sunni Joensen.
Création sonore : Janus Jensen.
Accessoires : Mette Hammer Juhl.
Idée originale et concept : Samuel Tétreault.
Scénario : Samuel Tétreault, Martin Tulinius et Ange Potier.
Textes : Samuel Tétreault, Martin Tulinius et Simon Boberg.
Direction artistique et mise en scène : Samuel Tétreault.
Avec : Vladimir Amigo, Héloïse Bourgeois, Sunniva Byvard, Evelyne Lamontagne, Mattias Umaerus,
Rémy Ouellet, Matthias Reymond
Consultation dramaturgique : Simon Boberg.
Assistance à la mise en scène : Charlotte Bidstrup, Olaf Triebel et Matias Plaul.
Vidéo et animation : Ange Potier.
Masques, costumes et décors : Ange Potier.
Création lumière : Sunni Joensen.
Création sonore : Janus Jensen.
Accessoires : Mette Hammer Juhl.
© Per Mortem Abrahamsen.
Réalisation des costumes : Bente Nielsen et Kristine Widriksen.
Costume du monstre poisson : Mathieu René.
Réalisation des masques : Karin Ørum.
Maquillages et ailes : Line Ebbesen.
Musique : Claire Gignac - La Nef, Nans Bortuzzo, Vivian Roost, The Doors, Philip Glass, Ahn Trio, Grapelli, Duke Ellington, Tom Waits, Chilly Gonzales.
Production Théâtre République.
Coproduction Les 7 Doigts et La Fondation Jheronimus Bosch 500.
Durée : 1 h 30.
Du 30 novembre au 17 décembre 2017.
Mercredi et vendredi à 20 h, samedi à 16 h et 20 h, dimanche à 16 h.
La Villette, Espace Chapiteaux, Paris 19e, 01 40 03 75 75.
>> lavillette.com
Costume du monstre poisson : Mathieu René.
Réalisation des masques : Karin Ørum.
Maquillages et ailes : Line Ebbesen.
Musique : Claire Gignac - La Nef, Nans Bortuzzo, Vivian Roost, The Doors, Philip Glass, Ahn Trio, Grapelli, Duke Ellington, Tom Waits, Chilly Gonzales.
Production Théâtre République.
Coproduction Les 7 Doigts et La Fondation Jheronimus Bosch 500.
Durée : 1 h 30.
Du 30 novembre au 17 décembre 2017.
Mercredi et vendredi à 20 h, samedi à 16 h et 20 h, dimanche à 16 h.
La Villette, Espace Chapiteaux, Paris 19e, 01 40 03 75 75.
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