© Didier Goudal.
Alors quand ils entrent tous les trois, comme déjà confondus à leur fauteuil façon crapaud (couleurs passées, gris sur gris ou bien imprimé sur imprimé, ou encore coordonné fané), c'est comme une touche d'élégance et de gaîté mêlées. Ils font corps. Leurs gestes, leurs mots sont des tâtonnements, pleins d'hésitation et d'attention, de silences. Comme étonnés. De ces étonnements qui font jeu et découverte dans la grâce de l'enfance. Les fauteuils semblent glisser comme en un ballet de patinage.
Les trois personnages au fil des postures et des mots, des saynètes, des collages de textes, entrent en vieillesse comme en grâce. Les comédiens, comme fondus, enchaînés l'un à l'autre, développent un art paradoxal.
Tout exprime le déclin. Inexorable. Tout avance dans la gravité. Ruine ou gravats. Et pourtant, parce que les personnages ont comme un trop-plein de gaîté, de vitalité, chaque instant, chaque mot ou mouvement est métamorphose. Une esquisse, dans une forme de fluidité, dans une authentique chorégraphie, des étonnements du monde.
Les trois personnages au fil des postures et des mots, des saynètes, des collages de textes, entrent en vieillesse comme en grâce. Les comédiens, comme fondus, enchaînés l'un à l'autre, développent un art paradoxal.
Tout exprime le déclin. Inexorable. Tout avance dans la gravité. Ruine ou gravats. Et pourtant, parce que les personnages ont comme un trop-plein de gaîté, de vitalité, chaque instant, chaque mot ou mouvement est métamorphose. Une esquisse, dans une forme de fluidité, dans une authentique chorégraphie, des étonnements du monde.
© Didier Goudal.
Le spectacle a la provocation évidente. Il connaît l'outrance dans la plaisanterie de "carabin" ou, a contrario, la gravité militante dans la demande de dignité pour la fin de vie. Pourtant l'emprise sur le public est généreuse. Sur scène est mis en œuvre un théâtre plein de tact. Un théâtre invisible pour les protagonistes eux-mêmes, mais pleinement conscient chez les comédiens, et évident pour le spectateur. Le regard de ce dernier s'embue par cet effet. Cette forme d'humeur, racine de l'humour, où l'identification commence.
Dans "Les gravats", il est question du regard porté sur la vie, et de ses peurs. Du sort de soi. D'autrui. De petites histoires de savoir-vivre et de bien mourir.
Le spectateur pardonne spontanément tous les écarts car tous les jeux et les mots et les postures entrent en poésie, conjurent le pire. La tendresse est donnée en partage.
Il reste en mémoire comme une danse théâtre pour fauteuils, un piano à bretelles en perdition de note, la voix d'une femme, un homme-orchestre en mécanique de foire amorçant une danse macabre joyeuse, une manière de ritournelle de Bartók, le souffle d'un souvenir heureux. Le sens de l'effacement.
Les vieux complices de la Mouline lancent comme en écho d'une antique sagesse : "puisque nous courons vers la mort, il faut savoir se réjouir maintenant".
Le spectateur claque des mains. Comme apaisé.
Spectacle présenté et vu à Brioux-sur-Boutonne dans le cadre de Festival au Village.
Dans "Les gravats", il est question du regard porté sur la vie, et de ses peurs. Du sort de soi. D'autrui. De petites histoires de savoir-vivre et de bien mourir.
Le spectateur pardonne spontanément tous les écarts car tous les jeux et les mots et les postures entrent en poésie, conjurent le pire. La tendresse est donnée en partage.
Il reste en mémoire comme une danse théâtre pour fauteuils, un piano à bretelles en perdition de note, la voix d'une femme, un homme-orchestre en mécanique de foire amorçant une danse macabre joyeuse, une manière de ritournelle de Bartók, le souffle d'un souvenir heureux. Le sens de l'effacement.
Les vieux complices de la Mouline lancent comme en écho d'une antique sagesse : "puisque nous courons vers la mort, il faut savoir se réjouir maintenant".
Le spectateur claque des mains. Comme apaisé.
Spectacle présenté et vu à Brioux-sur-Boutonne dans le cadre de Festival au Village.
"Les gravats"
© Didier Goudal.
Collectif de réalisation : Jean-Pierre Bodin, Alexandrine Brisson, Jean-Louis Hourdin, Clotilde Mollet.
Textes : Jean-Pierre Bodin, Alexandrine Brisson, Clotilde Mollet et autres poètes.
Avec : Jean-Pierre Bodin, Jean-Louis Hourdin/Thierry Bosc (en alternance), Clotilde Mollet.
Travail chorégraphique : Cécile Bon.
Régie : Juliette Flipo, Jean-Claude Fonkenel et Nicolas Forge.
Costumes : Alexandrine Brisson.
Construction : Jean-Baptiste Herry et Nicolas Forge.
Compagnie La Mouline.
Durée : 1 h 15.
À partir de 10 ans.
Création le 7 mars 2017 aux Célestins, théâtre de Lyon.
Textes : Jean-Pierre Bodin, Alexandrine Brisson, Clotilde Mollet et autres poètes.
Avec : Jean-Pierre Bodin, Jean-Louis Hourdin/Thierry Bosc (en alternance), Clotilde Mollet.
Travail chorégraphique : Cécile Bon.
Régie : Juliette Flipo, Jean-Claude Fonkenel et Nicolas Forge.
Costumes : Alexandrine Brisson.
Construction : Jean-Baptiste Herry et Nicolas Forge.
Compagnie La Mouline.
Durée : 1 h 15.
À partir de 10 ans.
Création le 7 mars 2017 aux Célestins, théâtre de Lyon.
© Didier Goudal.
•Avignon Off 2018•
Du 12 au 24 juillet 2018.
Tous les jours à 11 h, relâche le mercredi 18 Juillet.
La Fabrik Théâtre,
10, route de Lyon, impasse Favot, Avignon.
Tél. : 04 90 86 47 81.
>> fabriktheatre.fr
Du 12 au 24 juillet 2018.
Tous les jours à 11 h, relâche le mercredi 18 Juillet.
La Fabrik Théâtre,
10, route de Lyon, impasse Favot, Avignon.
Tél. : 04 90 86 47 81.
>> fabriktheatre.fr