© DR.
Pour ne parler que du siècle dernier, la France a su recueillir des Russes, des Polonais, des Italiens, des Portugais et bien d'autres qui apportèrent dans leurs bagages de précieuses pépites culturelles. Les ancêtres de Clyde Chabot firent partie de ces mouvements de populations.
Ils quittèrent la Sicile pour la Tunisie à la fin du XIXe siècle puis traversèrent à nouveau la grande bleue pour s'installer en France dans les années cinquante. En 2010, Clyde Chabot décide de se rendre en Sicile pour tenter de retrouver leur histoire. Une histoire dont, par bribes incertaines, elle a hérité, de génération en génération, de mère en filles, de tantes en nièces, car il semble que ces anecdotes devenues presque des contes se transmettent de femmes à femmes comme si les hommes ne savaient pas, comme si la mémoire de la terre était affaire de femmes.
Une histoire tronquée, déformée par le temps, devenue imaginaire à force de passage de l'une à l'autre. Mais avec le peu qu'il en reste - le nom d'une ville, d'un village, d'une famille - Clyde Chabot se rend dans l’île italienne pour tenter de retrouver quoi ? une maison ? une branche familiale cousine ? un héritage culturel ? une autre histoire capable d'enrichir le conte ? ou plus simplement tenter de trouver en elle-même une résonance aux paysages, aux éclats de lumière, aux odeurs, aux saveurs, aux sons qu'elle va croiser dans son voyage.
Ils quittèrent la Sicile pour la Tunisie à la fin du XIXe siècle puis traversèrent à nouveau la grande bleue pour s'installer en France dans les années cinquante. En 2010, Clyde Chabot décide de se rendre en Sicile pour tenter de retrouver leur histoire. Une histoire dont, par bribes incertaines, elle a hérité, de génération en génération, de mère en filles, de tantes en nièces, car il semble que ces anecdotes devenues presque des contes se transmettent de femmes à femmes comme si les hommes ne savaient pas, comme si la mémoire de la terre était affaire de femmes.
Une histoire tronquée, déformée par le temps, devenue imaginaire à force de passage de l'une à l'autre. Mais avec le peu qu'il en reste - le nom d'une ville, d'un village, d'une famille - Clyde Chabot se rend dans l’île italienne pour tenter de retrouver quoi ? une maison ? une branche familiale cousine ? un héritage culturel ? une autre histoire capable d'enrichir le conte ? ou plus simplement tenter de trouver en elle-même une résonance aux paysages, aux éclats de lumière, aux odeurs, aux saveurs, aux sons qu'elle va croiser dans son voyage.
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C'est un peu tout cela. Mais de traces véritables, elle ne trouvera pas. Le village même, dont le nom se lègue depuis des décennies, n'existe pas… n'a jamais existé. C'est là une des grandes qualités de ce spectacle qui refuse d'être enquête sur le réel mais quête de cet entre-deux, entre réel et imaginaire, que sont les légendes familiales.
Pour nous faire partager ce texte autobiographique qu'elle écrivit pendant son périple dans l'île, un peu comme un carnet de voyage mêlant découvertes et questionnements, Clyde Chabot accueille les spectateurs autour de l'espace convivial d'une table nappée de blanc, sur laquelle sont épars des clichés de paysages, de maisons, d'instants pris au détour du voyage. Mais afin de nous faire partager encore plus ses émotions, elle distribue aussi le pecorino au poivre, le vin de la côte Est, le Nero d'Avola, du pain…
Sa narration est à la fois simple et musicale. Dans une proximité on ne peut plus intime, sa forme d'expression peut ressembler à du langage parlé mais elle distille en fait avec finesse des sentiments qui vont de l'apparente fébrilité, à l'égarement, au doute, à la joie.
Tout se fait subtilement et on partage, pas à pas, les découvertes de ce voyage, les vestiges parsemés de ce passé, en même temps que tout un pan de l'histoire de la Sicile : terre d'échange depuis des siècles qui connut en son temps toutes les grandes civilisations d'Occident et du Moyen-Orient.
Pourtant tout n'est pas rose. Rien n'est simple dans l'exil, dans le déracinement, on le comprend quand la mère de Clyde Chabot lui demande de ne pas jouer ce spectacle. De peur que ses origines siciliennes, étrangères, reviennent la stigmatiser comme une honte, une tache, et la mettre à l'écart de la communauté française. Une peur qui montre la persistance de l'intolérance dans le pays des droits de l'homme. Alors, pour dissoudre ces mauvaises pensées, soyez les bienvenus dans cette rencontre fragile et généreuse qui fait la richesse de Sicilia.
Pour nous faire partager ce texte autobiographique qu'elle écrivit pendant son périple dans l'île, un peu comme un carnet de voyage mêlant découvertes et questionnements, Clyde Chabot accueille les spectateurs autour de l'espace convivial d'une table nappée de blanc, sur laquelle sont épars des clichés de paysages, de maisons, d'instants pris au détour du voyage. Mais afin de nous faire partager encore plus ses émotions, elle distribue aussi le pecorino au poivre, le vin de la côte Est, le Nero d'Avola, du pain…
Sa narration est à la fois simple et musicale. Dans une proximité on ne peut plus intime, sa forme d'expression peut ressembler à du langage parlé mais elle distille en fait avec finesse des sentiments qui vont de l'apparente fébrilité, à l'égarement, au doute, à la joie.
Tout se fait subtilement et on partage, pas à pas, les découvertes de ce voyage, les vestiges parsemés de ce passé, en même temps que tout un pan de l'histoire de la Sicile : terre d'échange depuis des siècles qui connut en son temps toutes les grandes civilisations d'Occident et du Moyen-Orient.
Pourtant tout n'est pas rose. Rien n'est simple dans l'exil, dans le déracinement, on le comprend quand la mère de Clyde Chabot lui demande de ne pas jouer ce spectacle. De peur que ses origines siciliennes, étrangères, reviennent la stigmatiser comme une honte, une tache, et la mettre à l'écart de la communauté française. Une peur qui montre la persistance de l'intolérance dans le pays des droits de l'homme. Alors, pour dissoudre ces mauvaises pensées, soyez les bienvenus dans cette rencontre fragile et généreuse qui fait la richesse de Sicilia.
"Sicilia"
Texte, conception : Clyde Chabot.
"Sicilia" est édité aux éditions Les Cygnes.
Avec : Clyde Chabot.
Regard extérieur et scénographique : Stéphane Olry.
Durée : 45 minutes.
Compagnie La Communauté Inavouable.
•Avignon Off 2017•
Du 7 au 30 juillet 2017.
Tous les jours sauf le mercredi à 11 h.
Espace Roseau, Salle Giono, 8, rue Pétramale, Avignon.
Réservations : 04 90 25 96 05.
>> roseautheatre.org
"Sicilia" est édité aux éditions Les Cygnes.
Avec : Clyde Chabot.
Regard extérieur et scénographique : Stéphane Olry.
Durée : 45 minutes.
Compagnie La Communauté Inavouable.
•Avignon Off 2017•
Du 7 au 30 juillet 2017.
Tous les jours sauf le mercredi à 11 h.
Espace Roseau, Salle Giono, 8, rue Pétramale, Avignon.
Réservations : 04 90 25 96 05.
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