Clémence Longy et Charlotte Fermand © DR.
Premier temps, le texte de Samuel Beckett incarné par Clémence Longy : l'extrême économie stylistique d'une nouvelle qui traque aussi bien le silence que l'expression et qui, en quelques substantifs, parvient à évoquer la relation de dépendance entre deux êtres, une relation émancipée de la morale puisqu'elle parvient à mêler intime, dégoût, fascination, et même vampirisation et assimilation pour finir par une sorte de libération, une séparation tant organique que métaphorique.
Deuxième temps, le verbe astral et poétique de Jean-Pierre Siméon pour le monologue incendiaire d'une femme en colère. Colère est un mot faible pour ce texte chatoyant qui invente un personnage aux allures bibliques. Un personnage pétri d'universel : la Mère. Mère de l'homme, mère du futur guerrier, du futur soldat, du futur meurtrier, du destructeur inouï qu'il est depuis des siècles, des millénaires. Avec les mots riches d'une vision acérée dans les décors d'un désert traversé de rivières qui ressemble à l'image prophétique de notre planète, ce texte transforme par sa poésie l'espace sonore en images au travers le jeu d'une comédienne au pouvoir d'évocation exceptionnel, Charlotte Fermand.
Deuxième temps, le verbe astral et poétique de Jean-Pierre Siméon pour le monologue incendiaire d'une femme en colère. Colère est un mot faible pour ce texte chatoyant qui invente un personnage aux allures bibliques. Un personnage pétri d'universel : la Mère. Mère de l'homme, mère du futur guerrier, du futur soldat, du futur meurtrier, du destructeur inouï qu'il est depuis des siècles, des millénaires. Avec les mots riches d'une vision acérée dans les décors d'un désert traversé de rivières qui ressemble à l'image prophétique de notre planète, ce texte transforme par sa poésie l'espace sonore en images au travers le jeu d'une comédienne au pouvoir d'évocation exceptionnel, Charlotte Fermand.
Charlotte Fermand © DR.
Les deux monologues se déroulent dans la même sobriété scénique. À chaque fois, une comédienne s'empare de son texte, et sécrète son personnage par toutes les fibres de son corps, de ses sens. Un travail d'incarnation qui fait resplendir chacune des deux œuvres. Mais dans cet exercice, la partie donnée par Charlotte Fermand révèle une comédienne capable de tout.
Comment dire une émotion qui stupéfie, transporte et bouleverse quand celle-ci est le fruit d'un simple texte porté par une comédienne dans une sobriété absolue mais une sobriété qui soudain devient foisonnement d'images, de sons, de sensations ? L'air semble vibrer autour d'elle, au rythme de sa respiration, de son cœur et de l'émotion qu'elle laisse affleurer à ses lèvres, à ses regards, à son souffle et qu'elle retient telle la pudeur de ceux qui portent l'extrême douleur, l'extrême colère et refusent de s'y abandonner.
Par ses qualités et l'investissement qu'elle insuffle à son jeu, cette jeune comédienne descend en droite ligne d'actrices comme Maria Casarès. À la fois une générosité indicible, à la fois une grâce dans les gestes, les mouvements, les déplacements, à la fois une beauté sensuelle que l'émotion, le jeu, peuvent par moments défigurer ; et surtout un fil sans cesse tendu de l'émotion qui, parfois lâché, frappe au ventre.
Comment dire une émotion qui stupéfie, transporte et bouleverse quand celle-ci est le fruit d'un simple texte porté par une comédienne dans une sobriété absolue mais une sobriété qui soudain devient foisonnement d'images, de sons, de sensations ? L'air semble vibrer autour d'elle, au rythme de sa respiration, de son cœur et de l'émotion qu'elle laisse affleurer à ses lèvres, à ses regards, à son souffle et qu'elle retient telle la pudeur de ceux qui portent l'extrême douleur, l'extrême colère et refusent de s'y abandonner.
Par ses qualités et l'investissement qu'elle insuffle à son jeu, cette jeune comédienne descend en droite ligne d'actrices comme Maria Casarès. À la fois une générosité indicible, à la fois une grâce dans les gestes, les mouvements, les déplacements, à la fois une beauté sensuelle que l'émotion, le jeu, peuvent par moments défigurer ; et surtout un fil sans cesse tendu de l'émotion qui, parfois lâché, frappe au ventre.
"Assez" et "Stabat Mater Furiosa"
Clémence Longy © DR.
"Assez" de Samuel Beckett.
"Stabat Mater Furiosa" de Jean-Pierre Siméon.
À partir de 12 ans.
Conception : Charlotte Fermand, Clémence Longy.
Avec : Charlotte Fermand, Clémence Longy.
Création lumières : Luc Michel.
Compagnie Stabat Kin Club.
Durée 1 h 25.
•Avignon Off 2017•
Du 7 au 30 juillet 2017.
Tous les jours à 20 h 30 (relâche 17 et 24 juillet).
Maison de la Poésie,
6, rue Figuière, Avignon.
Réservations : 04 90 82 90 66.
>> poesieavignon.eu
"Stabat Mater Furiosa" de Jean-Pierre Siméon.
À partir de 12 ans.
Conception : Charlotte Fermand, Clémence Longy.
Avec : Charlotte Fermand, Clémence Longy.
Création lumières : Luc Michel.
Compagnie Stabat Kin Club.
Durée 1 h 25.
•Avignon Off 2017•
Du 7 au 30 juillet 2017.
Tous les jours à 20 h 30 (relâche 17 et 24 juillet).
Maison de la Poésie,
6, rue Figuière, Avignon.
Réservations : 04 90 82 90 66.
>> poesieavignon.eu