© Jean Barak.
De cette jeunesse neuve confrontée aux dérèglements planétaires, au virtuel et au bannissement des binarités sexistes, le chorégraphe extrait une explosion d'énergie et une approche différente des corps et des contacts. C'est pourtant sur la base d'une œuvre classique que le spectacle a été conçu : le "Magnificat" de Jean-Sébastien Bach. Souvenir d'une illumination de jeunesse, cette composition vocale trouve ici, dans la vision de Michel Kelemenis, une modernité intéressante.
Un ballet inspiré par cette musique sacrée aurait pu être totalement désuet ou, au contraire, par un excès de modernisation, aurait pu tordre l'œuvre au contemporain, en transformant la musique sacrée en accessoire pittoresque. Ce n'est pas le cas ici. La chorégraphie de Michel Kelemenis parvient à suggérer des gestes et des danses populaires, à créer des images et des postures inspirées de tableaux d'inspiration sacrée (sous la forme d'arrêts sur image), mais aussi à utiliser toute la panoplie du contemporain pour exprimer l'élan de la jeunesse toujours renouvelé.
Un ballet inspiré par cette musique sacrée aurait pu être totalement désuet ou, au contraire, par un excès de modernisation, aurait pu tordre l'œuvre au contemporain, en transformant la musique sacrée en accessoire pittoresque. Ce n'est pas le cas ici. La chorégraphie de Michel Kelemenis parvient à suggérer des gestes et des danses populaires, à créer des images et des postures inspirées de tableaux d'inspiration sacrée (sous la forme d'arrêts sur image), mais aussi à utiliser toute la panoplie du contemporain pour exprimer l'élan de la jeunesse toujours renouvelé.
© Jean Barak.
Les compositions d'Angelos Liaros Copola s'intercalent régulièrement dans le "Magnificat". Elles parviennent à s'intégrer à l'œuvre originale soit en se coulant dans son rythme et ses tonalités, soit en rupture, usant d'instrumentations actuelles. Elles sont le ressort dynamique qui éclaire le spectacle et donne un relief différent et un sens lui aussi différent aux évolutions des danseurs et leurs interactions. Car le cœur du spectacle, ce sont eux, les neuf interprètes de "Magnifiques".
Tantôt évoluant en groupe, formant des rondes, des spirales, des enroulements quasi géométriques qui les intègrent tous aux mêmes mouvements comme une harmonie un peu nostalgique, ou bien brisant ce formalisme pour former d'autres contacts, des duos, des couples, des groupes plus individualistes, plus indépendants. Le chorégraphe développe ici tout un vocabulaire gestuel inventé à partir des mains. Les postures sacrées de dévotion ou de prières alternent avec les effleurements, des enlacements, les contacts charnels qui érotisent par moments le spectacle le transformant en ode au désir, à la recherche de l'autre, sans se cantonner aux antiques stéréotypes hétérosexuels.
Tantôt évoluant en groupe, formant des rondes, des spirales, des enroulements quasi géométriques qui les intègrent tous aux mêmes mouvements comme une harmonie un peu nostalgique, ou bien brisant ce formalisme pour former d'autres contacts, des duos, des couples, des groupes plus individualistes, plus indépendants. Le chorégraphe développe ici tout un vocabulaire gestuel inventé à partir des mains. Les postures sacrées de dévotion ou de prières alternent avec les effleurements, des enlacements, les contacts charnels qui érotisent par moments le spectacle le transformant en ode au désir, à la recherche de l'autre, sans se cantonner aux antiques stéréotypes hétérosexuels.
© Jean Barak.
Difficile de classifier le style de danse employé ici : le mélange est volontairement recherché, assumé. Parfois un geste des plus classiques, un porté, apparaît, mais il est vite emporté dans le mouvement toujours fluide de la chorégraphie qui semble, hormis les arrêts sur image, mouvement perpétuel. Il faut également parler de la lumière de Jean-Bastien Nehr qui, elle aussi, participe aux différentes atmosphères. Elles passent du large cercle rouge où brûlent le désir et l'énergie de groupe à des points lumineux qui forment comme un jeu de poursuite pour les danseuses et danseurs. Elles rappellent aussi la lumière utilisée par les peintres classiques et fortifient la référence. Elles transforment aussi parfois les mouvements de bras lancés comme les ailes de moulin en orbes lumineux, telles des apparitions éphémères d'auréoles dorées.
Chorégraphié mais également mis en scène et construit comme un véritable récit avec ce passage de la noirceur des costumes du début à la naissance puis l'avènement de la couleur, du multicolore, révélant la multiplicité des êtres, des genres, "Magnifiques" raconte l'espoir confié à la prochaine jeunesse et la foi dans son énergie, son inventivité et la capacité qu'elle aura à trouver les liens nécessaires pour vivre, aimer et créer ensemble. L'énergie est là, le refus d'étiquette aussi, l'envie de vivre ses propres désirs sans contrainte aussi, avec l'accent mis sur ce qui relie, ce qui est commun et ce qui perdure.
Chorégraphié mais également mis en scène et construit comme un véritable récit avec ce passage de la noirceur des costumes du début à la naissance puis l'avènement de la couleur, du multicolore, révélant la multiplicité des êtres, des genres, "Magnifiques" raconte l'espoir confié à la prochaine jeunesse et la foi dans son énergie, son inventivité et la capacité qu'elle aura à trouver les liens nécessaires pour vivre, aimer et créer ensemble. L'énergie est là, le refus d'étiquette aussi, l'envie de vivre ses propres désirs sans contrainte aussi, avec l'accent mis sur ce qui relie, ce qui est commun et ce qui perdure.
"Magnifiques"
© Jean Barak.
Conception générale, chorégraphie, scénographie : Michel Kelemenis.
Musique : Jean-Sébastien Bach.
Création musicale : Angelos Liaros Copola.
Avec : Gaël Alamargot, Maxime Gomard, Claire Indaburu, Anthony La Rosa, Hannah Le Mesle, Marie Pastorelli, Anthony Roques, Mattéo Trutat, Valéria Vellei.
Costumes : Camille Panager assistée de Sandrine Collomb.
Lumière : Jean-Bastien Nehr.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 heure.
A été représenté le 2 février 2023 au Théâtre Molière, Sète (34).
Tournée
15 février 2023 : Hivernales - CDCN d'Avignon, L'autre Scène, Vedène (84).
2 décembre 2023 : La Scène 55, Mougins (06).
Musique : Jean-Sébastien Bach.
Création musicale : Angelos Liaros Copola.
Avec : Gaël Alamargot, Maxime Gomard, Claire Indaburu, Anthony La Rosa, Hannah Le Mesle, Marie Pastorelli, Anthony Roques, Mattéo Trutat, Valéria Vellei.
Costumes : Camille Panager assistée de Sandrine Collomb.
Lumière : Jean-Bastien Nehr.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 heure.
A été représenté le 2 février 2023 au Théâtre Molière, Sète (34).
Tournée
15 février 2023 : Hivernales - CDCN d'Avignon, L'autre Scène, Vedène (84).
2 décembre 2023 : La Scène 55, Mougins (06).