© DR.
C’est la guerre vue par une petite fille. Elle a six ans quand elle débute son récit et onze ans quand elle le finit. Mais c’est surtout des souvenirs racontés par une femme qui a aujourd’hui cinquante ans. À travers elle, c’est le regard d’une petite fille juive que l’on découvre pendant la seconde guerre mondiale et qui fut l’objet, elle et sa famille, de traques, de fuites pour se cacher contre les nazis. Nous découvrons à travers son récit, ses préoccupations journalières de peur, de faim et de vie dans les camps de Drancy et de Bergen Belsen. C’est l’univers quotidien d’une petite fille "privilégiée" parce que "la convention de Genève obtient notre maintien en France à titre d’otages, pour nous, femmes et enfants des officiers prisonniers de guerre français", raconte-t-elle.
Le décor, bleuté comme la robe de la narratrice, baigne l’atmosphère de songes enfouis et de rêves éveillés. La narration oscille entre de doux souvenirs dramatiques et tragiques. Doux… car la narration ne se départ pas d’une certaine bonhomie, d’une certaine joie, d’un certain comique de situation. Des moments de tristesse, de rire ou de tendresse accompagnent le récit. Les mots sont habillés d’émotion. Aucune platitude dans l’élocution, aucune monotonie. Le récit est vivant, presque enjoué, caressé par l’espièglerie d’une petite fille.
Le décor, bleuté comme la robe de la narratrice, baigne l’atmosphère de songes enfouis et de rêves éveillés. La narration oscille entre de doux souvenirs dramatiques et tragiques. Doux… car la narration ne se départ pas d’une certaine bonhomie, d’une certaine joie, d’un certain comique de situation. Des moments de tristesse, de rire ou de tendresse accompagnent le récit. Les mots sont habillés d’émotion. Aucune platitude dans l’élocution, aucune monotonie. Le récit est vivant, presque enjoué, caressé par l’espièglerie d’une petite fille.
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Ces souvenirs sont réels et ont été vécus par l’auteur, Francine Christophe, pendant la seconde guerre mondiale quand elle était petite fille. Là, le théâtre se fait moment historique. C’est très bien dit et très bien raconté par Magali Hélias. Elle parle de la guerre sans la nommer en racontant des événements dans des situations difficiles et affreuses, au milieu de typhus, d’un génocide, de la Mort. Le pari était difficile mais est extrêmement bien réussi. C’est fait avec beaucoup de légèreté et une gravité qui ne plombe à aucun moment la narration.
Le récit d’une enfant n’enlève en rien au récit une pertinence et une lucidité sur les situations vécues. Cela donne une vision franche et directe d’événements qui ont vu des millions de morts et la Shoah nourrir la ligne politique du IIIe Reich. Dans le regard de cette petite fille, c’est le drame de ne pas voir son père, la peur de quitter sa mère, de lutter quotidiennement contre le typhus, la faim et le froid. À aucun moment une quelconque plainte ou rancœur n’apparaît dans le récit. Comme un mektoub qui flirte avec l’enfer et qu’elle porte de toutes ses forces avec ses craintes et ses horreurs, c’est une petite fille qui n’a perdu en rien sa capacité à discerner le bien du mal, une chambre à gaz d’un vrai lit, qui n’est en rien un détail, en gardant lucidité et raison face aux événements.
C’est remarquablement bien joué avec un large spectre d’émotions. Le rire ne boude à aucun moment la tristesse, la peur ou les sourires. Tout est calfeutré dans une intimité de jeu. C’est à la fois léger, tendre, triste et dramatique. Et l’atmosphère de la pièce, bien que la Shoah soit au centre du récit, est de très bonne composition.
Une petite fille "privilégiée" ? C’est aussi le spectateur qui l’est !
Le récit d’une enfant n’enlève en rien au récit une pertinence et une lucidité sur les situations vécues. Cela donne une vision franche et directe d’événements qui ont vu des millions de morts et la Shoah nourrir la ligne politique du IIIe Reich. Dans le regard de cette petite fille, c’est le drame de ne pas voir son père, la peur de quitter sa mère, de lutter quotidiennement contre le typhus, la faim et le froid. À aucun moment une quelconque plainte ou rancœur n’apparaît dans le récit. Comme un mektoub qui flirte avec l’enfer et qu’elle porte de toutes ses forces avec ses craintes et ses horreurs, c’est une petite fille qui n’a perdu en rien sa capacité à discerner le bien du mal, une chambre à gaz d’un vrai lit, qui n’est en rien un détail, en gardant lucidité et raison face aux événements.
C’est remarquablement bien joué avec un large spectre d’émotions. Le rire ne boude à aucun moment la tristesse, la peur ou les sourires. Tout est calfeutré dans une intimité de jeu. C’est à la fois léger, tendre, triste et dramatique. Et l’atmosphère de la pièce, bien que la Shoah soit au centre du récit, est de très bonne composition.
Une petite fille "privilégiée" ? C’est aussi le spectateur qui l’est !
"Une petite fille privilégiée"
© DR.
Texte : Francine Christophe.
Mise en scène : Philippe Hottier assisté de Cyrille Bosc.
Avec : Magali Hélias.
Création scénographique et lumières : Pierre Wendels.
Création sonore : Claude Villières.
Création du costume : Kristelle Paré.
Durée : 1 h 10.
Du 5 mars au 26 avril 2014.
Du mardi au samedi à 18 h 30.
Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Mise en scène : Philippe Hottier assisté de Cyrille Bosc.
Avec : Magali Hélias.
Création scénographique et lumières : Pierre Wendels.
Création sonore : Claude Villières.
Création du costume : Kristelle Paré.
Durée : 1 h 10.
Du 5 mars au 26 avril 2014.
Du mardi au samedi à 18 h 30.
Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
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