© DR.
Un vent balaie la scène où quelques feuilles d'arbre volent, comme une prémisse au destin qui emportera nos personnages. Antigone (Juliette Binoche) va à la rencontre d'Ismène (Kirty Bushell) dans une émotion partagée.
La dualité est l'axe sur laquelle la mise en scène de Ivo Van Hove s'appuie. La scénographie, où est suspendu un grand œil-de-bœuf laissant apparaître, entre autres, des paysages, est découpée entre deux espaces de jeux, la scène centrale et l'avant-scène. La scène centrale est le lieu où la Mort, autour d'Antigone, d'Hémon (Samuel Edward-Cook) et du corps de Polynice, règne ; et où Créon (Patrick O'Kane) décide de condamner à mort ceux qui enterreraient la dépouille de Polynice.
L'avant-scène est quant à elle le lieu où les discussions, le doute et la critique de la condamnation de Créon se déroulent. C'est là aussi où le chœur, composé de Finbar Lynch et Kathryn Pogson, est situé. C'est un espace de réflexion quand la scène est celui de l'action.
Cette dualité met en exergue, face à face, la justice du roi de Thèbes, Créon, qui veut condamner Polynice d'avoir combattu la cité dans un duel mortel avec son frère Etéocle, et la justice des dieux, qui est d'honorer tout mort, et dont Antigone devient le porte-drapeau.
La dualité est l'axe sur laquelle la mise en scène de Ivo Van Hove s'appuie. La scénographie, où est suspendu un grand œil-de-bœuf laissant apparaître, entre autres, des paysages, est découpée entre deux espaces de jeux, la scène centrale et l'avant-scène. La scène centrale est le lieu où la Mort, autour d'Antigone, d'Hémon (Samuel Edward-Cook) et du corps de Polynice, règne ; et où Créon (Patrick O'Kane) décide de condamner à mort ceux qui enterreraient la dépouille de Polynice.
L'avant-scène est quant à elle le lieu où les discussions, le doute et la critique de la condamnation de Créon se déroulent. C'est là aussi où le chœur, composé de Finbar Lynch et Kathryn Pogson, est situé. C'est un espace de réflexion quand la scène est celui de l'action.
Cette dualité met en exergue, face à face, la justice du roi de Thèbes, Créon, qui veut condamner Polynice d'avoir combattu la cité dans un duel mortel avec son frère Etéocle, et la justice des dieux, qui est d'honorer tout mort, et dont Antigone devient le porte-drapeau.
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La musique de Lou Reed accompagne la pièce, apportant un accent tragique. En fond de scène, une vidéo apparaît donnant à la pièce une modernité que l'on retrouve également dans les costumes des personnages. Elle donne toutefois un aspect décalé, énigmatique car n'apportant pas une direction claire à celle-ci.
Les mots semblent pesés, dits avec réflexion et circonspection comme chargés de tragique au travers des sentiments de fureur, de colère, de calme et de frayeur. Ils sont articulés dans une belle et claire élocution avec des silences à la forte présente. La tragédie est portée par des voix profondes, caverneuses ou tranchantes comme des épées. Mais à part celui de Créon, le jeu des personnages est peu physique.
Une légère indétermination voulue dans les regards et attitudes de Juliette Binoche fait d'Antigone une révoltée en proie aux émotions. Elle veut sauver l'honneur de Polynice car c'est de son frère qu'il s'agit et que si le degré de parenté avait été autre, elle aurait accepté la sentence. Le tragique est porté à fleur de peau par la comédienne.
C'est dans cette détermination à la fois objective - "honorer tous les morts" - et subjective - "un frère ne se remplace pas" - que Juliette Binoche fait osciller superbement son personnage entre une obstination sans faille et une grande fragilité émotionnelle.
Les mots semblent pesés, dits avec réflexion et circonspection comme chargés de tragique au travers des sentiments de fureur, de colère, de calme et de frayeur. Ils sont articulés dans une belle et claire élocution avec des silences à la forte présente. La tragédie est portée par des voix profondes, caverneuses ou tranchantes comme des épées. Mais à part celui de Créon, le jeu des personnages est peu physique.
Une légère indétermination voulue dans les regards et attitudes de Juliette Binoche fait d'Antigone une révoltée en proie aux émotions. Elle veut sauver l'honneur de Polynice car c'est de son frère qu'il s'agit et que si le degré de parenté avait été autre, elle aurait accepté la sentence. Le tragique est porté à fleur de peau par la comédienne.
C'est dans cette détermination à la fois objective - "honorer tous les morts" - et subjective - "un frère ne se remplace pas" - que Juliette Binoche fait osciller superbement son personnage entre une obstination sans faille et une grande fragilité émotionnelle.
"Antigone"
© DR.
En anglais, surtitré en français.
Texte : Sophocle.
Traduction : Anne Carson.
Mise en scène : Ivo van Hove.
Avec : Juliette Binoche, Obi Abili, Kirsty Bushell, Samuel Edward-Cook, Finbar Lynch, Patrick O'Kane, Kathryn Pogson.
Décor et lumières : Jan Versweyseld.
Composition et création son : Daniel Freitag.
Costumes : An d‘Huys.
Création vidéo : Tal Yarden.
Dramaturgie : Peter van Kraaij.
Durée : 1 h 30.
Du 22 avril au 14 mai 2015.
Du lundi au samedi à 20 h 30 (relâche le vendredi), dimanche à 15 h.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.
>> theatredelaville-paris.com
Texte : Sophocle.
Traduction : Anne Carson.
Mise en scène : Ivo van Hove.
Avec : Juliette Binoche, Obi Abili, Kirsty Bushell, Samuel Edward-Cook, Finbar Lynch, Patrick O'Kane, Kathryn Pogson.
Décor et lumières : Jan Versweyseld.
Composition et création son : Daniel Freitag.
Costumes : An d‘Huys.
Création vidéo : Tal Yarden.
Dramaturgie : Peter van Kraaij.
Durée : 1 h 30.
Du 22 avril au 14 mai 2015.
Du lundi au samedi à 20 h 30 (relâche le vendredi), dimanche à 15 h.
Théâtre de la Ville, Paris 4e, 01 42 74 22 77.
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