© Koen Broos.
"Matter", "Pure", "Sin" et "Faun" sont un ensemble de duos dans lesquels viennent se rencontrer la danse, un film, de la musique et des chants. La thématique politique n'est pas non plus très loin et, au-delà de ce que Sidi Larbi Cherkaoui a voulu exprimer dans "Matter" sur les relations entre Est et Ouest, le film parachevant "Sin" exprime ouvertement un point de vue contre les travers du capitalisme.
Derrière ces chants et ces musiques, venus de Corée, du Japon, de Syrie et issus des populations Séfarades, qui sonnent comme des appels vers la découverte d'un ailleurs avec, parfois, une voix haut perchée, des violons se glissent pour accompagner des artistes aux mouvements étirés, aux membres allongés avec la plante des pieds bien ouverte au ciel.
Dans les trois premiers duos, les troncs s'épousent avec, pour "Pure", une complicité presque de dépendance comme celle d'une ombre à son soleil. Un danseur devient, pour sa compagne, le vêtement qu'elle retire, la porte qu'elle ouvre, le talon de sa chaussure et le tapis de sol au sortir de son somme. Tel le reflet et l'écho de vingt-quatre heures de la vie d'une femme, l'un se transforme pour être complément de l'autre pour devenir sa partie et ce qui fait son identité et son quotidien. Puis le détachement opère avec une individualité qui s'en extrait, l'ombre devenant éclat pour exister par lui-même, s'exprimant et hurlant presque.
Derrière ces chants et ces musiques, venus de Corée, du Japon, de Syrie et issus des populations Séfarades, qui sonnent comme des appels vers la découverte d'un ailleurs avec, parfois, une voix haut perchée, des violons se glissent pour accompagner des artistes aux mouvements étirés, aux membres allongés avec la plante des pieds bien ouverte au ciel.
Dans les trois premiers duos, les troncs s'épousent avec, pour "Pure", une complicité presque de dépendance comme celle d'une ombre à son soleil. Un danseur devient, pour sa compagne, le vêtement qu'elle retire, la porte qu'elle ouvre, le talon de sa chaussure et le tapis de sol au sortir de son somme. Tel le reflet et l'écho de vingt-quatre heures de la vie d'une femme, l'un se transforme pour être complément de l'autre pour devenir sa partie et ce qui fait son identité et son quotidien. Puis le détachement opère avec une individualité qui s'en extrait, l'ombre devenant éclat pour exister par lui-même, s'exprimant et hurlant presque.
© Koen Broos.
Selon les duos, des jeux de lumières blanches et noires apparaissent commandés par le toucher des danseurs sur les écrans. Des alternances de tons bleus, rouges, jamais fixes, souvent bougeant, voire clignotant, interviennent aussi. L'espace et les lumières forment un couple esthétique qui s'accapare un moment le pouvoir de la scène devenant pour celles-ci comme un acteur à part entière.
"Matter", "Pure", "Sin" et "Faun" sont différents et peuvent être, en dehors des thèmes qu'ils véhiculent, séparés en deux dans leur approche artistique. Dans la première, les corps sont souvent détachés l'un de l'autre avec, pour "Matter" et "Sin", des mouvements souples et étendus. Les danseurs glissent l'un sur l'autre avec pour appui les mains, les membres inférieurs et supérieurs toujours allongés. Les mouvements sont lâches avec des centres de gravité ne se touchant pas comme indépendants l'un de l'autre. Chaque interprète existe au travers de son prochain comme pile et face d'une même pièce.
La seconde approche est dans une expression très proche des artistes, complice, presque fusionnelle. Ils deviennent humus l'un de l'autre, comme la même face d'une même pièce. Dans "Faun", les mouvements sont repliés, presque ramassés. Les centres de gravité se rencontrent, les corps se touchent, s'enlacent, les troncs comme aimantés entre eux. Pour "Sin", cela est animal et débute par un cri, perçant et presque comique. L'interprète est d'ailleurs habillé comme une araignée. Puis, ce sont des mots lâchés, lancés comme une colère revendicative qui s'exprime avec une pointe d'humour, le masque "Covid" devant la bouche.
C'est tout un univers artistique musical et dansé que propose Sidi Larbi Cherkaoui jouant des différentes gammes d'un art qui se nourrit d'origines et de lieux différents comme pour rappeler que le monde est monde grâce à ses différences. Un joli moment sur une jolie scène.
"Matter", "Pure", "Sin" et "Faun" sont différents et peuvent être, en dehors des thèmes qu'ils véhiculent, séparés en deux dans leur approche artistique. Dans la première, les corps sont souvent détachés l'un de l'autre avec, pour "Matter" et "Sin", des mouvements souples et étendus. Les danseurs glissent l'un sur l'autre avec pour appui les mains, les membres inférieurs et supérieurs toujours allongés. Les mouvements sont lâches avec des centres de gravité ne se touchant pas comme indépendants l'un de l'autre. Chaque interprète existe au travers de son prochain comme pile et face d'une même pièce.
La seconde approche est dans une expression très proche des artistes, complice, presque fusionnelle. Ils deviennent humus l'un de l'autre, comme la même face d'une même pièce. Dans "Faun", les mouvements sont repliés, presque ramassés. Les centres de gravité se rencontrent, les corps se touchent, s'enlacent, les troncs comme aimantés entre eux. Pour "Sin", cela est animal et débute par un cri, perçant et presque comique. L'interprète est d'ailleurs habillé comme une araignée. Puis, ce sont des mots lâchés, lancés comme une colère revendicative qui s'exprime avec une pointe d'humour, le masque "Covid" devant la bouche.
C'est tout un univers artistique musical et dansé que propose Sidi Larbi Cherkaoui jouant des différentes gammes d'un art qui se nourrit d'origines et de lieux différents comme pour rappeler que le monde est monde grâce à ses différences. Un joli moment sur une jolie scène.
"4D"
© Koen Broos.
Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui
Pour "Sin" en collaboration avec Damien Jalet.
Assistant chorégraphe : Nienke Reehorst.
Danseurs : Navala "Niku" Chaudhari, Damien Fournier, Kazutomi "Tsuki" Kozuki, James O'Hara, Daisy Phillips, Guro Nagelhus Schia, Vebjørn Sundby.
Composition musicale : Patrizia Bovi, Gabriele Miracle, Mahabub Khan, Sattar Khan, Jacopo da Bologna, Claude Debussy, Nitin Sawhney.
Musique additionnelle/musiques traditionnelles japonaise et coréenne (arrangements Tsubasa Hori, Woojae Park et Olga Wojciechowska)/musique traditionnelle séfarade et syrienne-orthodoxe/musique live : Patrizia Bovi, Tsubasa Hori, Mahabub Khan, Sattar Khan, Gabriele Miracle, Olga Wojciechowska.
Lumières : Adam Carrée.
Création sonore : Jens Drieghe.
Création video : Paul Van Caudenberg.
Création costumes : Frédérick Denis, Alexandra Gilbert, Sasa Kovacevic, Isabelle Lhoas, Hussein Chalayan, Elisabeth Kinn Svensson.
Durée : 1 h 45.
A été représenté du 8 au 11 juillet 2021 dans le cadre d'un "Été à La Villette".
Grande Halle de La Villette
>> lavillette.com/programmation
Pour "Sin" en collaboration avec Damien Jalet.
Assistant chorégraphe : Nienke Reehorst.
Danseurs : Navala "Niku" Chaudhari, Damien Fournier, Kazutomi "Tsuki" Kozuki, James O'Hara, Daisy Phillips, Guro Nagelhus Schia, Vebjørn Sundby.
Composition musicale : Patrizia Bovi, Gabriele Miracle, Mahabub Khan, Sattar Khan, Jacopo da Bologna, Claude Debussy, Nitin Sawhney.
Musique additionnelle/musiques traditionnelles japonaise et coréenne (arrangements Tsubasa Hori, Woojae Park et Olga Wojciechowska)/musique traditionnelle séfarade et syrienne-orthodoxe/musique live : Patrizia Bovi, Tsubasa Hori, Mahabub Khan, Sattar Khan, Gabriele Miracle, Olga Wojciechowska.
Lumières : Adam Carrée.
Création sonore : Jens Drieghe.
Création video : Paul Van Caudenberg.
Création costumes : Frédérick Denis, Alexandra Gilbert, Sasa Kovacevic, Isabelle Lhoas, Hussein Chalayan, Elisabeth Kinn Svensson.
Durée : 1 h 45.
A été représenté du 8 au 11 juillet 2021 dans le cadre d'un "Été à La Villette".
Grande Halle de La Villette
>> lavillette.com/programmation