Entre deux trains elle apostrophe les voyageurs. Elle ne veut pas d’argent, elle veut que quelqu’un l’écoute, pour ne pas parler seule. Elle fait des remarques sur l’empressement des passants, l’absurdité de leur mode de vie tout en déroulant le fil de son propre parcours.
Petite main dans une maison de couture, elle a mené "toute une vie de pauvre gourde", quarante et un ans de sa vie "penchée sur des oripeaux de luxe. Pour les rombières."
Jusqu’à l’instant où toute sa vie chavire : un manteau gris qui devient l’incarnation de sa brusque prise de conscience, une réflexion désobligeante de la première d’atelier… et c’est le départ précipité pour la liberté absolue.
Valise en mains, Georgette taille la route : d’abord l’hôtel, le temps de claquer ses économies, et puis la cloche, les parkings de supermarché et les quais de gare. Et aussi ce froid qui l’ habille désormais, la lâche le temps d’une gorgée de whisky, les beaux cheveux en ruine et les dents gâtées et puis plus rien à porter que ce manteau gris lavé de pluie sur des trottoirs écartés, l’alcool comme roue de secours, la rencontre délirante d’un dernier amour.
Sauvée par sa capacité à rire d’elle-même, à se raconter aux passants qu’elle apostrophe avec humour et autodérision, elle ne tombe jamais dans le misérabilisme ou la démonstration appuyée.
Elle évoque sa dernière rencontre avec un homme avec une verve irrésistible, une distance finement ironique. Cet Anglais trop beau pour être vrai, ce tennisman à l’égocentrisme pathétique, ne renvoyant les balles qu’à lui-même, elle ne manque pas de souffle pour en faire le portrait : à coup de formules bien balancées, genre fond du court, elle savoure sa petite revanche de sans toit ni loi du haut de l’échelle d’arbitre qui la rapproche du ciel.
Dans ce texte, il est peu probable que Martine Drai a voulu créer un type, celui de la vagabonde des temps modernes et faire ainsi une peinture sociale de la misère actuelle. Le texte est certes très ancré sur des réalités sociales mais c’est, avant tout, le portrait d’une personnalité ambiguë et la découverte de sa grandeur sous son apparente décrépitude.
Personnage libre parce qu'elle n'a plus rien à perdre, elle est de ceux qui vont jusqu'au bout des expériences, des provocations. Tendue entre grotesque et tragique, espiègle, délurée, tendrement féroce, émouvante d'humanité, Georgette est une héroïne en rupture, fantasque, vivante.
Une femme aux semelles de vent. En marche.
Petite main dans une maison de couture, elle a mené "toute une vie de pauvre gourde", quarante et un ans de sa vie "penchée sur des oripeaux de luxe. Pour les rombières."
Jusqu’à l’instant où toute sa vie chavire : un manteau gris qui devient l’incarnation de sa brusque prise de conscience, une réflexion désobligeante de la première d’atelier… et c’est le départ précipité pour la liberté absolue.
Valise en mains, Georgette taille la route : d’abord l’hôtel, le temps de claquer ses économies, et puis la cloche, les parkings de supermarché et les quais de gare. Et aussi ce froid qui l’ habille désormais, la lâche le temps d’une gorgée de whisky, les beaux cheveux en ruine et les dents gâtées et puis plus rien à porter que ce manteau gris lavé de pluie sur des trottoirs écartés, l’alcool comme roue de secours, la rencontre délirante d’un dernier amour.
Sauvée par sa capacité à rire d’elle-même, à se raconter aux passants qu’elle apostrophe avec humour et autodérision, elle ne tombe jamais dans le misérabilisme ou la démonstration appuyée.
Elle évoque sa dernière rencontre avec un homme avec une verve irrésistible, une distance finement ironique. Cet Anglais trop beau pour être vrai, ce tennisman à l’égocentrisme pathétique, ne renvoyant les balles qu’à lui-même, elle ne manque pas de souffle pour en faire le portrait : à coup de formules bien balancées, genre fond du court, elle savoure sa petite revanche de sans toit ni loi du haut de l’échelle d’arbitre qui la rapproche du ciel.
Dans ce texte, il est peu probable que Martine Drai a voulu créer un type, celui de la vagabonde des temps modernes et faire ainsi une peinture sociale de la misère actuelle. Le texte est certes très ancré sur des réalités sociales mais c’est, avant tout, le portrait d’une personnalité ambiguë et la découverte de sa grandeur sous son apparente décrépitude.
Personnage libre parce qu'elle n'a plus rien à perdre, elle est de ceux qui vont jusqu'au bout des expériences, des provocations. Tendue entre grotesque et tragique, espiègle, délurée, tendrement féroce, émouvante d'humanité, Georgette est une héroïne en rupture, fantasque, vivante.
Une femme aux semelles de vent. En marche.
Récit pour une voix de Martine Drai.
Mise en scène et interprétation : Diden Berramdane.
Création lumières, vidéo et son, costumes et accessoires : Diden Berramdane.
Production : Compagnie Diden Berramdane.
Du 11 au 29 mai 2011.
Du mercredi au samedi à 20 h 30.
Les dimanches 15, 22 et 29 mai à 17 h.
Relâche le lundi et le mardi.
Théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas, Grenoble, 04 76 42 01 50.
Mise en scène et interprétation : Diden Berramdane.
Création lumières, vidéo et son, costumes et accessoires : Diden Berramdane.
Production : Compagnie Diden Berramdane.
Du 11 au 29 mai 2011.
Du mercredi au samedi à 20 h 30.
Les dimanches 15, 22 et 29 mai à 17 h.
Relâche le lundi et le mardi.
Théâtre Sainte-Marie-d'en-Bas, Grenoble, 04 76 42 01 50.